Cadavre Exquis ™

« En vérité ce velouté de verbiage vire vraiment au verbeux »

Identy kit « Barricades sentimentales, il faut voir comme on nous parle ! » nom ♦ Cadavre Exquis. âge ♦ Trente six lunes. clan ♦ Solitaire. rang ♦ Cf au dessus. sexe ♦ Masculin. puf ♦ Mocerino. âge ♦ 14 balais. pays ♦ Normandie. actif ♦ How on verra bien. Il paraît que j'suis jamais là parce que j'suis tout le temps avec mon copain, ça c'est ce que dise deux de mes meilleures potes, mais bon en attendant j'arrive très bien à gérer le peu de fofos que j'ai. connaissance du fofo ♦ Loonfayer. à améliorer ♦ J'ai connu des présos autrement plus dures à remplir que votre formulaire ma foi. J'suis pas convaincue par l'esthétique de certains codages, mais bon c'est peut-être les couleurs qui ne jouent pas en leur faveur. d'autres comptes ♦ Pas à ma connaissance, si y'en a d'autres de moi ce serait grave. autre chose ♦ Je suis un raton-laveur transsexuel. Et c'est pas des conneries. Ah puis je le dis d'ores et déjà mais j'imagine que je pourrais le répéter un bon nombre de fois, ça sert à rien de me demander le nom des chansons que je mets, j'compte pas le dire, j'en ai marre de voir un groupe que personne connaissait quand je l'écouter devenir en deux mois le gros délire de toute la population 12-14 qui ne comprend même pas les paroles. Ouais, j'ai été très vexée quand plein de gens sont devenus fans de Nirvana alors qu'ils ne comprenaient même pas que Smells Like Teen Spirit était une chanson triste. *va fermer sa grande gueule* as-tu lu LGDC ♦ Seulement le premier cycle, après ça se barre en une abrutissante comédie commerciale. as-tu lu le règlement ♦ Nan j'suis trop une anarchiste moi. Bon en vrai j'l'ai survolé, ça fait cinq piges que je fais du rp, j'pense que je le connais le réglo de base. codes ♦ Validés...

Caractère

« Vois en moi l'image d'un humble vétéran de vaudeville, distribué vicieusement dans les rôles de victime et de vilain par les vicissitudes de la vie »

Cadavre Exquis trouve ça plus rigolo d’être con et méchant.
Alors il est con et méchant.

En fait, il est juste particulièrement franc, il n’est pas un de ces sadiques qui prennent des souffres douleurs et s’acharnent dessus pour le simple plaisir d’être mauvais. Non, Cadavre Exquis est juste un de ces êtres désabusés et cyniques, dotés d’un humour noir et à toute épreuve, qui sont particulièrement détestables parce qu’ils vous raillent dès que possible. Il pense qu’une tierce personne s’apparente davantage à une péripatéticienne en chaleur qu’à un être décemment fréquentable ? Ne doutez pas un instant, il ne se retiendra pas un instant pour le lui dire sans tenir cure de l’avis de l’autre. C’tellement rigolo d’être vilain en vrai. A vrai dire, c’est surtout que ce mec, c’est un tordu. Avant, il faisait gaffe aux gens, il essayait de ne pas les vexer, il cachait ses pattes noires dans des gants blancs de satin pour ne pas les heurter. Ce qui n’a toutefois pas empêché de nombreuses engueulades et un univers familial en loques, alors finalement, il a décidé que tant pis, au point où il en était, il n’avait plus rien à perdre et il a haussé les épaules et décidé qu’en fait, il s’en foutait. Que c’était pas important, les autres, tant que lui il arrivait à se protéger, à vivre décemment, sans souffrir à chaque moi qu’il dit ou qu’on lui dit. Et immédiatement, il s’est construit une carapace de béton armé dans laquelle il a enfermé tout ce qui pouvait le blesser, et s’est détaché de tout ce qui est personnel, physique, pour s’attacher à quelque chose de plus « subtil » : une idée, un concept – quelque chose d’abstrait. Une simple idée, impalpable, intouchable, inaltérable à ses yeux. Il a trouvé ce moyen-là pour offrir un nouveau sens à son existence vu que lorsque la vérité l’a heurté de plein fouet, lorsqu’il a réalisé qu’au fond, la vie n’avait aucun intérêt une fois qu’on est seul, il a réalisé qu’en fait, il ne savait pas ce qui le gardait envie. Taré comme il est, il s’est dit que s’il n’avait pas de raison de vivre, il en trouverait une valable de claquer, n’en a pas trouvé, alors il a balancé cette idée par-dessus son épaule et s’est mis décemment à la recherche d’un let-motiv original et un peu loufoque aussi, pour être sûr de ne jamais atteindre le grade platine des Sims 2. Le bonheur total quoi. Comme ce mec est tordu, il a décidé qu’il offrait son âme et son cœur à une cause et qu’il ne s’attacherait à rien qui soit susceptible de le trahir. Un ami peut vous trahir, une aimée peut vous trahir, mais un concept, cela peut-il vous trahir ? Ca ne change pas, un concept. C’est rassurant, c’est stable, ça ne peut pas se retourner contre vous.
Puis c’est classe aussi.


On lui a dit que le Croque-mitaine mangerait les enfants désobéissants et qu’ils ne rejoindraient pas le Clan des Etoiles.
Bwarf, c’est débile.

C’est à croire qu’il croit en rien. Il vous regarde toujours avec un air indéchiffrable, à la fois blasé et teinté d’une passion hors du commun – une passion encrée profondément en lui. C’est son amour pour ce qu’il défend, l’anarchie. Et pourquoi l’anarchie, d’abord ? Premièrement parce qu’il a été élevé dans l’amour de la liberté, de la vie sauvage et de l’indépendance, et que le principe de clans lui paraît obtus et crétin, voir quasi contre-nature. Ils se prétendent chats sauvages et pourtant se sont constitués une communauté enclavée dans des règles débiles, des croyances stupides, une autocratie bercée de religion et surtout dans une intolérance vis-à-vis les uns des autres qui le hérisse. Ensuite, par pur défi. Il se sait différent des autres, il n’aime pas les autres, il aime le silence et le murmure du vent dans les feuilles, il aime l’indépendance, les courses folles au milieu de n’importe quel territoire et rien ne l’irrite plus que ces abrutis suffisant qui se plantent devant lui en lui intimant sèchement de dégager parce qu’il empiète sur « leur » territoire sous prétexte qu’ils ont uriné aux quatre coins de la forêt. Dans la rue, tous les chiens pissent sur le même poteau, ça signifie qu’ils doivent se partager le poteau ? Troisièmement, il a choisi d’emprunter cette voie là par révolte, parce qu’il a vu les ravages que fait inévitablement une société aussi délétère que celle autocratique des clans. Il a vu du sang, il a vu des guerres, et tout ça pour quoi, trois lapins et un sapin ? A quoi bon s’entraider, vivre en communauté, si c’est pour s’envoyer au casse-pipe pour moins que rien ? Et pourquoi ne pas tout simplement créer une immense société communiale où tous, sans distinction d’âge, de rang, de sexe ou d’origine, pourrait demander l’aide à condition de participer ? Cette société là serait égale, aux yeux du solitaire. Le reste, non. Ce n’est qu’une immense connerie qui finira tôt ou tard par s’effondrer, étranglée par les liens d’arrogance que des chefs et lieutenants bien poudrés et hautains tressent entre ses jambes.
En gros, les mecs laissez tomber, c’est mort.


Au fond il est juste méfiant, Cadavre Exquis.
Gentiment paranoïaque, mais parano quand même, comme tous les cinglés.

De ce fait, il darde un regard glacé et méfiant sur tout le monde, par peur que rester avec untel ne signe son arrêt de mort. Il paraît fuyant, parfois même hypocrite, mais il se contente de rester au bord du lac et de tâter délicatement l’eau du bout de la patte en essayant de faire un minimum de remous parce qu’un lac calme et apaisé est un spectacle d’une beauté époustouflante. Toutefois, il suffit parfois d’un rien pour faire éclater sa méfiance, d’un mouvement d’humeur qui vous fait crier des propos anarchistes qui le convainc, d’un petit quelque chose qui vaille le respect, une allitération contenant 55 fois la lettre V par exemple, et il deviendra tout à trac quelqu’un d’ouvert et d’intéressant, bourré de culture et avec un humour noir, sordide, mais sympathique aux yeux des cyniques. En parlant de ça, il est aussi doté d’une verve plutôt efficace, vu qu’il a littéralement réponse à tout. Y compris à la religion. Quand, enfant, il a demandé à quelqu’un qui tentait de lui faire croire au Clan des Etoiles comment ça se faisait que là haut, ils ne soient pas en surpopulation si tous les gens ayant claqué depuis le début des temps s’y trouvait, il y a eut un gros blanc, et bien que haut comme trois pommes, il en a tout simplement conclus que « bwarf c’est impossible, donc ça existe pas ton truc, t’es abruti toi ». Déjà aussi franc en fait. Voir limite insensible, vu qu’il a toujours dit ce qu’il pensait d’un ton glacial sans se soucier des autres, comme dit plus haut. Ce comportement lui a valu de la part de certaines personnes la qualification de sociopathe, qualification suffisante pour lui faire mal et lui donner envie de sortir des gants blancs, tout doux, tout gentils, dans l’espoir qu’on lui rendrait la pareille. Quand il était petit, il était quand même vachement naïf, le gamin.
Ca vous étonne si je vous dis qu’il aime pas les gamins ?

Physique

« Ce visage, plus qu'un vil vernis de vanité, est un vestige de la vox populi aujourd'hui vacante, évanouie »

De taille moyenne, de stature moyenne, pourvu d’un pelage tigré commun et banal, Cadavre Exquis avait tout pour se fondre dans la masse. Absolument tout, sauf le regard jaune et vitreux des moutons de Panurge suivant docilement un chef, et qu’il a échangé à Dame Nature contre des prunelles vertes et étincelantes. Son regard émeraude, brillant, puissant, profond, suffit la plupart du temps à captiver les gens ; il y brille la plupart du temps le reflet métallique, l’impalpable froideur de celui qui sait que le bonheur peut être une geôle. Regard glacé qui jure avec le sourire cynique et moqueur qui trône perpétuellement sur ses lèvres. Toutefois, il arrive de temps en temps, lorsqu’on le lance sur son sujet favori, ses idéaux, qu’il brille dans ses prunelles de jade une flamme d’une passion tellement intense qu’elle passe volontiers pour de la folie, de la démence – ce qui, au fond, n’est pas forcément si loin de la vérité. Avec cette variation dans son regard vient une variation de son visage, presque imperceptible, qui se traduit soit par un plissement léger des yeux, soit par un étirement infime de son sourire lorsqu’il s’amuse d’une situation. Très souvent, à vrai dire. Outre cela, il est on ne peut plus difficile de discerner le trouble sur le visage parfaitement contrôlé du matou. Ayant acquis depuis longtemps la capacité de réprimer profondément la moindre de ses émotions, il dissimule sa colère comme sa douleur avec une si parfaite habileté qu’elle en semble effroyable, toute aussi démentielle que sa passion pour parler de ses idéaux. De ce fait, il reste toujours dans un état d’apparent calme, pourvu de son sourire narquois, qui donne l’impression qu’il se moque perpétuellement de vous. Ce qui, la plupart du temps, est effectivement le cas. Capable de proférer les plus monstrueuses théories sans se dépourvoir de son sourire, Cadavre Exquis est capable de faire perdre ses moyens très facilement à quelqu’un. Tâchez de vous concentrer lorsque votre interlocuteur vous regarde sans cesse d’un air narquois, moqueur ; il vous prendra immédiatement la furieuse envie de vous jeter dessus, de lui faire ravaler son sourire, mais sa souplesse et son agilité suffisent à lui éviter une sévère correction. Si la force lui manque, il sait se mouvoir entre les pattes de ses adversaires, éviter les coups, et se jucher agilement sur un tronc à quelques mètres pour reprendre son laïus d’un ton narquois, rappelant qu’à la violence succède la haine, à la haine la tuerie et à la tuerie les remords. Imperturbable matou qui, même durant le peu de combat qu’il fait, ne se départit pas de son sourire ni de son babillage moqueur.

Sa voix, elle, diffère tout à fait de son visage. Tantôt basse et mystérieuse, bien qu’il se soit juré de ne jamais verser dans ce pathétique mélodramatique qui fait fantasmer les jeunes adolescente, tantôt puissante et teintée d’une touche de folie pure, il la module, l’arrange, la contrôle comme un musicien contrôle son instrument. De son avis, le physique ne vaut rien, n’équivaut à rien ; une voix correctement maîtrisée insuffle bien davantage d’émotions dans le cœur d’un homme qu’un visage. N’est-il pas vrai que sous le masque de Guy Fawkes, le célèbre V ne change pas d’expressions mais véhicule bien mieux ses émotions par sa voix puissante que la Joconde par son sourire las ? Alors Cadavre Exquis excelle dans cette discipline, maîtrise les moindres nuances, les moindres changements de sa voix, a su en faire une alliée, elle qui avant tremblait devant le moindre trop plein d’émotion. A cet inestimable atout s’ajoute un second, ce que l’on pourrait appeler une aura. Une impression d’assurance qu’il donne, une sorte de halo qui l’entoure dans le moindre de ses gestes. Sa démarche souple et fière, le fait qu’il soit parfaitement sûr de lui et qu’il sache que l’avis des autres l’importe peu ont suffit à lui faire acquérir ce halo métallique et intouchable, qui donne aux autres l’impression qu’il n’est pas comme eux, qu’il vient d’ailleurs, qu’il a quelque chose en plus. Ces ailes lumineuses qui battent dans son dos et que les autres souhaiteraient enfermer dans une cage plaquée or pour pouvoir bénéficier de leur lumière.

L’indicible frontière entre la liberté et l’emprisonné.

Histoire

« Un seul verdict : la vengeance. Une vendetta telle une offrande votive mais pas en vain car sa valeur et sa véracité viendront un jour faire valoir le vigilant et le vertueux »

« Je comprends pas, Brasier, je comprends plus rien, j’ai l’impression que tout est fini. Que je ne suis plus rien. A peine un mort, un cadavre, un macchabée. Comme si le cœur qui battait entre mes côtes ne battait plus, comme si l’air qui coure dans mes bronches n’atteignait plus mes poumons, comme s’il n’y avait plus rien, que de l’obscurité, autour de moi. J’ai l’impression qu’on m’a arraché une part de moi-même, la moitié de mon cœur et la moitié de mon âme, parce que j’ai toujours aussi mal ici, à l’intérieur de la poitrine, et là, au creux de mon esprit. J’arrive pas à gommer ces images de ma rétine. C’est comme si j’étais devenu aveugle tout à coup, aveugle pour tout ce qui n’est pas cette vision là. Je sais plus quoi faire, je suis perdu, j’ai plus le droit que de rêver.
Alors je rêve juste en noir et blanc, je rêve parce que je suis en vie, je rêve que rien de tout ça n’est arrivé, je rêve que ce n’était qu’un rêve. »


Pam pam. Pam pam. Les battements désordonnées des petits cœurs affolés se calment peu à peu tandis que les coups de langue des parents affairés régulent leur circulation sanguine. Hurlant de toute la force de leurs jeunes poumons, les trois enfants se serrent les uns contre les autres en gigotant. Pourquoi hurlent-ils ? Ca, même eux ne sont pas en mesure de le dire, mais ils hurlent. Attendrie, leur mère leur donne un nom d’un ton solennel. La petite écaille de tortue qui a un déjà un si beau regard s’appellera Conte de Fée, pour prier le clan des Etoiles de lui donner une vie à l’augure de son nom. Et son frère, le tigré à l’air doux, on l’appellera Cadavre Exquis, parce que le paradoxe est joli, et dans l’espoir que chacun rajoutera son grain de sel à sa vie. Le dernier, enfin, le dernier qui reste amorphe et dont la patte arrière se tord douloureusement, ce sera Danseur de Lune, car à défaut de pouvoir danser, il en aura le nom.
Les jeux sont faits, les messes sont dites ; enfants, vivez.

Entouré d’une sœur dont il était très proche et d’un frère dont il était plus distant, apeuré par l’infirmité de ce dernier, Cadavre Exquis se développa tout naturellement comme un petit bourgeon bien en forme, dans une enfance ponctuée de jeux fous avec Conte de Fée, de fous rires avec Conte de Fée, de plaisanteries avec Conte de Fée … Plaisanteries qui visaient la plupart du temps le troisième frangin qui, bien qu’infirme, était toutefois le plus acide des trois et bien que la plupart du temps insensible, pouvait se révéler particulièrement redoutable quand il décidait de s’y mettre. On le bousculait ou se foutait de sa patte tordue ? Immédiatement il déclarait d’un ton sec et cassant qu’à défaut d’avoir une quatrième patte, il avait un cerveau en état de marche, ce qui suffisait souvent à rabattre le caquet de la sœur, bien que Cadavre Exquis continue généralement sur sa lancée, s’enfonçant de plus en plus profond par pur défi plus que parce qu’il pensait réellement ce qu’il disait. Toutefois, le petit, bien que se débrouillant bien pour envoyer bouler les autres, passait pour un humble néophyte quand il s’agissait de casser son frère. Ressortant donc inévitablement blessé des confrontations épineuses avec Danseur de Lune, le petit se mettait à bouder de la manière si subtile des enfants, en bref, en croisant les bras et en tirant une tête d’enterrement, envoyant merder quiconque l’approchait, aussi bien sa sœur attristée de voir ses deux frères chéris se pouiller sans cesse que les parents irrités de la conduite de leur têtu de gosse. Mais pourquoi fallait-il que la nature en ai fait un sur les trois qui venait pourrir la portée en ayant le caractère de ses deux géniteurs mêlés dans le pire mélange qu’il soit ? Râlant et pestant contre un fils qui le leur rendait volontiers avec hargne, sous le regard méprisant de son frère et attristé de sa sœur, les parents se rangèrent rapidement du même côté de Danseur de Lune, partageant son avis.
Leur fils n’était somme toute qu’un pauvre con.


« Si c’est être en paix que tu veux, alors pars ! On ne veut plus de toi ici ! »
« Tu n’es même pas foutu d’être respectable ! »
« Je m’en fous complétement d’être respectable ! »

Et tout à coup tout bascule. Scénario on ne peut plus classique. Les parents, épuisés des frasques de leur fils qui tantôt s’attarde sur les terres des Clans et cherche des crasses aux apprentis, tantôt s’acharne sur son frère infirme qui lui reproche les allusions salaces qu’il adresse à leur sœur, sautent sur l’occasion un jour que, fort de sa qualité de jeune adolescent en pleine crise existentielle, l’enfant hurle qu’il veut être en paix, ne plus les jamais les revoir – être libre. Alors d’accord. Il est libre de partir. Qu’il ne revienne plus jamais. Qu’il cesse de leur faire du mal en respirant leur air. C’est le peu qu’ils lui demandent, un tout petit concentré de tout ce qu’ils ressentent. Tout petit concentré qui s’attaque à son cœur comme de l’acide.
Blessé pour la première fois, le gamin réalisa, comprit, pleura dans les bras de sa sœur, puis, digne comme un chevalier du théâtre, annonça à ses parents qu’il acceptait leur sentence, et que jamais plus ils n’auraient à le voir ni à souffrir de sa présence. Eperdue par la perte de son frère adorée, Conte de Fée les implora, les supplia, se traina à leurs pieds pour qu’ils le rappellent ; écœuré de la voir réduite à tomber aussi bas, Danseur de Lune décida que s’ils ne pouvaient faire sans Cadavre Exquis, ils feraient sans parents, si tel est le désir de sa pupille. Alors ils seraient seulement trois.
Trois petites ombres marchant dans la forêt, à la merci de tous les prédateurs.
L’une avec une patte folle qui tache le tableau.


« Cadavre Exquis ... J’ai peur … »

Comme dans un mauvais film, le cœur de Conte de Fée fut attaqué par les démons de minuit, ces ombres longues et tortueuses qui s’étendent le long des troncs, qui jouent sur le sol, ces craquements, ces murmures, tous ces petits riens inexplicables qui font courir l’adrénaline dans vos veines et qui affolent votre cœur. Peur du noir, peur des autres – somme tout peur de tout. Cachée en permanence contre son frère ravi de jouer les protecteurs, l’enfant ne s’apercevait pas même de ce qu’elle imposait à Danseur de Lune. Danseur de Lune qui, au bout de quelques lunes, refusa de garder plus longtemps ce nom. Non, il ne dansait pas, non, son pelage n’était pas blanc comme lune, alors pourquoi lui imposait-on l’hérésie de porter ce nom ? Désormais, on l’appellerait Brasier Ardent. Brasier Ardent car brûlait dans son cœur plus de haine que dans celui de sa sœur et de son frère réunis. Brasier Ardent car il sentait son palpitant s’affoler quand il croisait le regard tendre de la jeune Fée, quand elle se collait contre lui, quand elle lui souriait. Brasier Ardent car il réalisait bien que c’était s’approcher trop près du feu que de s’éprendre autant de sa sœur, et qu’il avait réalisé qu’il n’était plus qu’un corps à demi-calciné, encore en train de brûler.
Toutefois, son regard attentif avait compris depuis bien longtemps, en regardant les sourires que Cadavre Exquis faisait à leur sœur, sa façon de la protéger, de la surveiller, de lui donner toujours raison, qu’il n’était pas le seul à se brûler.
Il se contentait de prier pour qu’elle ne se brûle pas à son tour.

Et pourtant elle se brûla.
Elle tomba amoureuse du frère si beau, si normal, si parfait. Le boiteux, dans leur dos, tint la chandelle en silence, attendant que quelqu’un ne réalise. Mais rien. Rien ne se passa comme il l’espérait. Cadavre Exquis clamait qu’il détestait les clans, que la liberté était le seul véritable Dieu, qu’on leur avait tout enlevé et qu’il ne leur restait plus que ça pour avancer. Sans vraiment comprendre ce qu’il disait. Ce n’est pas grave, Conte de Fée le regardait avec chaque jour plus d’admiration, d’amour, de respect au fond des yeux. Tant qu’elle l’aimait, tout allait bien. Il continuait de scander son discours, sans comprendre que ce laïus s’encrait dans l’âme de la belle. Sans réaliser que c’était sa faute à lui si chaque jour, la jeune s’avançait davantage sur les terres des Clans, crachant son avis au visage de chaque apprenti qu’elle rencontrait.
Jusqu’à ce que ce ne soit plus un apprenti qu’elle rencontre, mais un trio de guerriers irrités de voir leurs novices leur répliquer qu’au nom de la liberté, ils ne feraient pas ça et ça, sans savoir qui leur a mis cette idée stupide dans la tête mais sachant très bien comment punir l’abruti qui l’a fait.
Alors donc c’est elle, la petite, là ?

Ils retrouvèrent le corps encore chaud au petit matin, les flancs soulevés par une respiration gémissante. La gamine souillée, la poitrine arrachée, honteuse d’avoir été ainsi rabaissée, déshonorée. Violée.


La première chose qui s’imprime dans l’esprit de Cadavre Exquis, marque brûlante apposée au fer rouge, est la douleur. Intolérable. Inacceptable. Dévorante. Il serre les dents, hurle, gémit, se tortille, s’immobilise, griffe la terre, retombe, inerte, sur le sol déchiré.


« Je … Je sais pas. C’est atroce, mais je sais pas. J’ai l’impression que tout ce que je fais n’a aucun intérêt, que tout ce que les autres font est tout aussi dénué de sens, que tout autour de moi a perdu sa valeur. Je comprends pas, Brasier, je comprends plus rien, j’ai l’impression que tout est fini. Que je ne suis plus rien. A peine un mort, un cadavre, un macchabée. Comme si le cœur qui battait entre mes côtes ne battait plus, comme si l’air qui coure dans mes bronches n’atteignait plus mes poumons, comme s’il n’y avait plus rien, que de l’obscurité, autour de moi. J’ai l’impression qu’on m’a arraché une part de moi-même, la moitié de mon cœur et la moitié de mon âme, parce que j’ai toujours aussi mal ici, à l’intérieur de la poitrine, et là, au creux de mon esprit. J’arrive pas à gommer ces images de ma rétine. C’est comme si j’étais devenu aveugle tout à coup, aveugle pour tout ce qui n’est pas cette vision là. Je sais plus quoi faire, je suis perdu, j’ai plus le droit que de rêver.
Alors je rêve juste en noir et blanc, je rêve parce que je suis en vie, je rêve que rien de tout ça n’est arrivé, je rêve que ce n’était qu’un rêve. Tu comprends ? Je m’accroche à ça, à mes rêves, pour me faire croire que c’est jamais arrivé, pour ne pas tout lâcher, parce qu’au fond je sais que je dois vivre, au moins pour elle. Même si j’ai fait des erreurs, il faut que je vive, parce qu’elle aurait aimé que je vive, non ? Je l’aimais tu sais … Je l’aimais vraiment. J’aurais jamais pensé qu’elle aurait pu me faire du mal, je me sens tellement vide maintenant …
J’avais jamais rêvé qu’elle pourrait me manquer, je veux qu’elle rentre à la maison. Je l’aimais, tu sais, Brasier ? Pas comme un frère aime sa sœur, hein Brasier, non !
Je l’aimais. »
Silence radio. Long et lourd. Froid et dur.
Cadavre Exquis sent qu’il y a quelque chose qui cloche, que Brasier ne compatit pas assez. Il ne comprend pas. Il sent que son plan se fissure, que ce n’était pas ce qu’il avait prévu, que son frère ne rentre pas dans le rôle bien taillé pour lui. Il sent qu’il a faux, qu’il se trompe.
Ca le hérisse.
« La ferme, Cadavre Exquis. La ferme. »
La voix de Brasier Ardent est aussi tranchante que son regard. Ses paroles heurtent Cadavre Exquis au plus profond de son égo. Il se braque, prépare ses pleurs et les lamentations, s’apprête à jouer son jeu d’acteur sous les yeux éperdus des étoiles ancestrales. Sublime démonstration d’un malheur subliminal. Il s’apprête à entrer en jeu ; mais voilà qu’un autre acteur vient lui voler sa place dans son théâtre des pleurs.
« C’était plus qu’une sœur pour moi. C’était la seule qui arrivait à me regarder sans cette lueur de dédain, de dégoût dans le regard sous prétexte que je suis malformé. C’était la seule pour qui mes pensées avaient de l’importance. Même toi, mon propre frère biologique, tu n’en as rien à faire. Tu as peur de moi, parce que je suis différent. Tu as peur de moi, parce que je suis le seul qui soit capable de dire tout haut ce que les autres pensent tout bas.
Alors oui, Cadavre Exquis, c’est de ta faute.
C’est de ta faute si elle est morte, c’est de ta faute si notre monde est tombé en ruine, c’est de ta faute si on en est là. Parce que depuis toujours, il n’y a jamais eut que toi qui comptait. Toi et ta rage quand tu étais gamin. Toi et tes murmures mielleux quand tu as grandi. Toi et tes pleurs, maintenant. Même Fée, elle n’avait pas d’importance pour toi. Fée, ce n’était qu’un moyen de t’offrir un nouveau vernis. Parce que tu n’es que ça, mon pauvre, un masque bien lustré, lisse et poli avec soin. Un masque, une idée, un concept. Pas même un être humain. Tu nous as entrainés dans tout ça au nom de ta liberté adorée, en prétextant qu’au bout du chemin, il y aurait le bonheur ? Alors écoute bien, pauvre con, et fous toi ça profondément dans le crâne.
Tu sais quoi ? Le bonheur est une prison. C’est même la plus insidieuse de toute. Tu es né dans une prison. Tu vis dedans depuis tellement longtemps que tu ne crois même plus à l’existence du monde extérieur. »


« Mais dis-moi, tu nous dira un jour ton prénom s’il te … »
« Aaah .. Aaah .. ATCHOUUUM ! »
« T’es malade mon chéri ? »
« Non, hélas, je fais une allergie incurable. »
« Ooh … T’es allergique à quoi mon pauvre ? »
« Allergique aux péripatéticiennes. D’ailleurs, de ce fait, ton absence me procurerait le plus grand bien, et je ne pourrais que t’être redevable que d’ôter la vision de ta prétendue virginité que nous tenons tous pour mythe de ma vue, douce Soupir de la Colombe. »

Rejeté par son frère, détesté par son frère, abhorré par son frère, Cadavre Exquis se sépara de lui, jurant de ne plus jamais le revoir, et se lia à une petite troupe de solitaires, comptant une demi-douzaine de matous, qui rompait la solitude ensemble sans pour autant chasser les uns pour les autres ou s’octroyer un territoire. Lorsqu’on le questionnait sur son passé, le félin répondait fugitivement, évitait les questions avec habileté, réalisant avec étonnement que Brasier lui avait réellement fait ouvrir les yeux. Cessant de se cantonner à son moi intérieur, il en venait même à le cacher, laissant les autres le découvrir et ne répondant qu’à une seule divinité : la liberté. Cette liberté même qui avait coûté la vie à sa sœur – son âme-sœur – et qui avait provoqué le schisme avec Brasier Ardent. Cela n’importait peu. Le passé appartenait au passé. Le présent, à ses yeux, était liberté, et le but qu’il se fixait, l’idée qu’il désirait incarner, s’appelait anarchie. Ne jugeant pas utile de donner son nom au petit groupe qu’il fréquentait sans pour autant avoir intégré, il réalisa que même sa façon de parler avait changé ; tantôt acide et vexant, tantôt enthousiaste et entrainé par ses idées, il s’exprimait toutefois avec un vocabulaire soutenu, que certains auraient même qualifié d’archaïque ou de moyen-âgeux, sans jamais se départir du léger sourire moqueur et cynique qui était désormais le symbole même de la neutralité.

Si le bonheur était une prison, alors soit, il serait malheureux ; mais dans sa grande magnanimité, il se devait d’ouvrir aussi les portes des prisons d’autrui, non ?
C’est si bon d’être méchant quand on est seul.




Petit jeu pour les cultivés. Reconnaissez-vous les citations en italique ? Et celles non en italique aussi. /o/ M'est avis que vous serez peu à trouver celle de la prison insidieuse.

Il vous a fait faire une crise cardiaque, Eddie ? How putain on est mal barré, c'est rien par rapport aux vicissitudes que je peux sortir.
Pour ta gouverne ma petite Rorose mes couleurs préférées sont le vert et le doré. /o/

Puis bon j'vais tous vous surprendre, mais non, Cadavre Exquis, c'est pas un dépressif, j'ai pas choisi ce nom là parce que "omg y a cadavre ça fait trop d4rk", juste parce que c'est joli, que c'est de nombreuses heures de marade avec ma soeur après avoir vu le résultat final du jeu et puis parce que y'a une antithèse qui me fait sourire.

Puis j'vous gnape tous, j'avancerai peut-être ce soir mais ça c'est très optionnel, j'ai un exposé d'italien à faire et un DS de SVT demain aprèm, j'ai pas jugé utile de m'avancer, alors ... Go exposé petit padawan. /o/

Bah si tu rentres peut-être dedans, le fait que tu ai découvert toute seule ça change rien. XDD Ca s'trouve tu comprends rien, ça s'trouve tu comprends mieux que personne. ^^

J'maintiens qu'Eddie ne fait pas peur. /o/
*regarde son tee-shirt avec un gros Eddie dessus en pioupioutant*

Wi c'est encore et toujours Eddie, c'est extrait de la pochette Death On The Road si je me souviens bien. Fin d'un live quoi. /o/
Bwon j'avance à pas de loup mes petits toupoutous.

A vrai dire j'en ai rien à taper de faire peur aux gens, c'est surtout que j'adore cette mascotte, autant que j'adore le groupe, et que c'est particulièrement mon univers, ce genre de dessin. J'adore dessiner des donzelles avec tous les tifs dans la tronche, un oeil exorbité et un sourire de tarée, c'plus rigolo que le truc lambda de la petite fleur devant une maison ou de la belle femme éplorée qui pleure, sa coupe d'émo secouée au rythme de ses sanglots.

Pardonnez moi, je vais me pendre, je reviens. /o/

Nous on l'a plus souvent fait avec des phrases, untel commence une phrase, plie, truc la continue, plie et lui repasse, etc, ça donnait des histoires vraiment délirantes. Maintenant on peut plus en faire pendant la perm à mon collège depuis que l'an passé des abrutis de ma classe ont fait un cadavre exquis en sortant que certains de mes profs s'envoyaient en l'air dans la chapelle. Bon dit comme ça c'est pas choquant, d'autant plus qu'on sait tous que ma prof d'anglais et un prof de maths du lycée sont trèèèès proches, mais là ça visait deux profs qui avaient rien à voir ensemble et y'a eut un bon lot de perversité au passage, so en perm la 4è J promotion 2010 avait interdiction d'en faire. Faudra que je voie si cette année en 3èJ on peut en faire, mais bon pour ça faudrait que j'ai une heure de perm, et mon emploi du temps est suffisamment blindé pour éviter ça.

Je dévie, encore et toujours /o/

Nix ? Ca m'dit un truc ton pseudo, je sais pas trop quoi mais ça me dit un truc.
Bref j'ai fait mon caractère et j'ai tapé vaguement un début pour l'histoire, enfin pour le moment c'est assez fouilli dans mon esprit, j'vais essayer de mettre ça en place. Et d'me motiver pour taper le physique même si sérieusement, je vois pas l'intérêt de le faire, c'est bon y'a une signa c'est pas pour des prunes non plus. x)