Serre de Rapace s'assit devant la surface miroitante du lac. Il voyait son reflet, un grand chat gris et blanc.
Il avait marqué les frontières toute la journée avec la patrouille de midi, mais il n'avait pas voulu rentrer tout de suite. Il voulait s'entraîner d'abord.
Il tenta rapidement de monter dans un arbre. Mais un seul regard en arrière fit revenir son vertige, dû à un terrible accident passé.
Sa mère était tombée dans les chutes du territoire du clan de la rivière. Depuis, le grand guerrier avait une peur bleu du vide et refusait de monter dans un arbre.
Il venait s'entraîner presque tout les jours à vaincre sa peur, mais sans aucun succès apparent.
Terriblement en colère contre lui-même, le jeune guerrier revint s'asseoir devant le lac. Le vent ébouriffa son pelage hérissé.
Il commença à faire sa toilette, prenant bien soin de ne pas se blesser à cause de ses griffes recourbées vers l'arrière, malformation de naissance qui lui avait valu son nom, qu'il portait désormais avec une fierté qu'il cachait mal.
Il vit un éclair gris passer dans l'eau. En temps que guerrier du clan du vant, il avait une très grande vitesse, forgée par ces passages fréquant dans la lande et ses nombreuse courses contre le vent.
Cependant, il ne se soucia pas du poisson et haussa les épaules.
Il termina sa toilette et se leva en s'étirant.
Il bailla très fort puis se mit à marcher à pas de loup.
Une odeur l'arrêta.
Il leva la truffe au vent et sentit l'effluve envoutante d'un jeune lapin. Il se réjouit en se disant que ce territoire appartenait à tout le monde et il se baissa dans l'herbe grasse pour avancer tout doucement vers sa proie.
Il put enfin l'aperçevoir. C'était un beau lapin blanc au duvet soyeux.
Serre de Rapace pensa que ce serait un beau cadeau pour les anciens, et qu'il soulagerais ainsi la tâches des aprentis qui consistait à les nourrir.
Il se figea sur lui-même et attendit le bon moment.
Mais cet instant d'hésitation lui coûta sa proie : une odeur de chat lui parvint et il vit passer, juste sous ses yeux, un chat.
L'animal fonça vers le lapin et l'acheva sans tarder.
Serre de Rapace se mit instantannément en colère.
Qui avait osé lui voler sa proie ?

Serre de Rapace, ses griffes recourbées prêtes à l'attaque, avait hérisser son poil.
Puis il reconnu Renaissance du Phénix, une guerrière de son clan qu'il considérait comme son amie.
Il s'ébroua pour remettre en place son pelage et lui sourit.

" Tu m'as fichu une de ces trouille !"

D'instinct, il voulu rentrer ses griffes. Une douleur terrible lui transperça les coussinets quant il se souvint que les siennes étaient impossible à rétracter. Une grimace de douleur passa brillèvement sur son visage, puis il redevint de marbre. La douleur, il avait l'habitude.
Soudain, ce fut une grimace de peur qui l'avait saisie.
Il se demenda si la guerrière l'avait vu redescendre lâchement de l'arbre.
Mort de honte, il se dendinna d'une patte sur l'autre, sans faire attention au sang qui dégoulinait de sa patte.

" Heu, dit... Tu m'espionne depuis longtemps ?"

Il eut un petit sourir gêné, l'air de dire : "Pitié que non !"

Mais tout le clan savait. Tous savait que Serre de Rapace avait la phobie du vide. Seulement, c'était là l'un de ses seul point faible.

Et il aurait donné n'importe quoi pour s'en débarrasser...

« Espionner est un bien grand mot ! » miaula la guerrière sur un ton vexé. « Je t'ai apperçu du haut de la colline en croyant que tu étais Anis Etoilé alors je t'ai rejoind. Mais comment tu prenais du temps avec le lapin, je me suis dit qu'un peit coup de patte te ferait du bien. J'ai failli mouriiiiiiir d'ennuie ! » rajouta-t-elle sur un ton malicieux.

Serre de Rapace faillit mourrir de soulagement. Puis il faillit mourrir de colère. Puis de tristesse.

"Avec ta mère... Mère... J'èspère que maman chasse avec le clan des étoile, malgrés qu'elle ai été avec papa..."

Serre de Rapace remarqua alors la couleur rouge de l'herbe sous ses pattes avant. Il en leva une pour lècher la blessure, puis l'autre.
Il repenssa à sa mère, qui avait tout fait pour l'élever dans les meilleures conditions et qui lui avait appris à se servir de ses griffes.
Elle lui avait toujours dit qu'il ferait un grand chef, mais Serre de Rapace ne la croyait pas. Non pas qu'il ne voudrait jamais l'être, mais, simplement, ça ne l'intéressait pas pour le moment, et puis...
Maman à toujours eu des idées bizarres, de toute façon.
Puis il se demanda si il était ambitieux ou si c'était normal de désirer être le chef.
Mais jamais, au grand jamais, il ne le ferai brusquement. Si un jour il avait l'honneur d'être le meneur, ce serait par loyauté envers son clan. Et pas autrement.

" Tu aimerai bien devenir chef, toi ?"

Puis il se rendit compte qu'il avait commis une grosse bêtise en prononçant ces paroles.
Il risquait de faire douter Renaissance du Phénix sur sa loyauté envers le chef du clan de Vent.

Serre de Rapace secoua son pelage épais. Incapable d'affronter le regard de la guerrière, il reporta son attention sur le lapin.
Il pensa à Etoile Lunaire, devenue chef, et à Renaissance du Phénix, sur le côté.
Un long frémissement parcouru son échine lorsqu’il entendit la deuxième prise de paroles de sa camarade de clan.
Peut-être était-il malade, en effet... Mais pas physiquement, c'était certain. Il se demanda ce que les guérisseurs avaient vu, le soir de sa naissance. Il brulait d'envie de connaître son futur, mais les guérisseurs étaient, selon le code du guerrier, soumis au silence.
Il ne devait faire par de ces découvertes au chef du clan, mais à personne d'autre.
Il décida de lui répondre, cédant à la regarder.

" Disons que ma mère est partit avec de lourds espoirs pour moi. Mais je crains de ne jamais en être capable. Il me semble que je suis aimé du clan... Mais je ne sais pas, on dirait que malgré tout, à cause de Blood, on ne me fera jamais assez confiance."

Serre de Rapace se rendit compte qu'il avait prononcé le nom de son père. Puis il se rendit compte qu'il n'avait toujours pas répondu à la question.

" Alors, oui j'aimerai être chef. Rien que pour l'honorer, et lui montrer que son unique fils n'est pas un chat faible !
Tu penses que je pourrais voir Symphonie Céleste tout à l'heure ?"

Aie... Le nom n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde. Serre de Rapace n'avait aucune envie particulière d'en parler, mais il savait que Renaissance du Phénix ne lâcherais pas prise.
Il la trouvait tout d'un coup bien moins sympathique.

" Mon père. Je ne le connais que des histoire que m'as raconté ma mère... J'èspère juste qu'il me laisseras tranquille."

Il fouetta l'air de sa queue. Le solitaire avait disparut le jour de sa naissance, et il se demandait s'il était encore en vie ou s'il l'avait abandonné.
Sa mère ne l'avait jamais fait passer pour une ordure, mais le simple nom de son père faisait penser à Serre de Rapace qu'il était un truant sans égal.
Mais alors, pourquoi sa mère en était tombée amoureuse ?
Serre de Rapace se dit alors qu'en tombant des chutes, sa mère avait emmené de lourds secrets avec elles.
Et le jeune guerrier savait que s'il voulait les connaître, il devrait un jour revoir son père.
Mais pour lui, Blood était mort.

Serre de Rapace se demanda pourquoi personne ne l'avait rejeté.
Il y avait quatre raisons possibles, de toute façons : Sois il avait prouver sa valeur, sois sa mère avait tout fait pour qu'il soit accepter, sois le clan n'était pas au courant, ou alors, solution la moins probable, son père était un ami du clan.
Il secoua la tête.

"Non, je n'ai eu aucun mal à m'intégrer... C'est étrange, d'ailleurs. C'est pour ça que je suis terriblement mal à l'aise vis-à-vis de Papillon d'Or et Fourrure de Grêle. Je ne sais pas pourquoi le clan m'as acceuillis aussi normalement."

Il haussa les épaules.

"De toute façons, Blood doit être mort maintenant."

Du moins, il l'éspérait...

Serre de Rapace trouvait qu'elle avait raison. Mais, tout au fond de son coeur, il espérait rencontrer un jour son père pour trouver des réponses.
Il s'ébroua puis vit la lune qui commenca à pointer dans le ciel couleur feu. Il fixa la guerrière dans les yeux - ou plutot dans l'oeil - et lui lança :

"Est-ce qu'il t'es déja arrivé de te demander si le clan des étoiles t'as vraiment accepter ? Ou alors ce qu'on vu les guérisseurs le soir de ta naissance ?"

Il s'ébroua de nouveau, car son épaix pelage lui donnait terriblement chaud par ce début de saison des feuille verte.
Il guetta la réaction de sa camarade de clan. Il ne savait pas ce qu'elle pensait, en tout cas, elle sembalit s'ennuyer ferme.

°Qu'elle rejoigne Anis Etoilé ! Je m'en fou, j'ai toujours été seul, personne ne voudra de moi avec ces foutues griffes.°

Il entrepit de se lécher le poitrail, furibond.
Si Renaissance du Phénix ne voulait rien avoir à faire avec lui, pourquoi était-elle venue lui parler, alors ?
Il grogna.

Puis il releva la tête en espérant que la femelle noir n'avait rien entendu.

Serre de Rapace baissa la tête et lança, la queue basse :

"Non, ce n'est rien... Je crois que je vais rentrer. Merci."

Le jeune guerrier ferma les yeux d'un air las et avança vers la frontière. Il espèrait que Renaissance du Phénix allait prendre son temps avant de rentrer, car il se demandait s'il n'allait pas sombrer dans la dépréssion s'il la revoyais.
Il lui fallu pas mal de temps avant de s'aperçevoir que ses griffes étaient sortient.
Au maximum.
Elles frolaient ses coussinets toujours écarlates et menaçaient de les déchirer. Oreille de Jais était partie trop tôt.
Elle ne lui avait rien expliquer sur son père.
Et bien, soit.
Il allait lui même le deviner, car, tant que le mystère serai là, il ne vivrai jamais en paix et il n'aurai jamais l'impression d'être à sa place.
Il se détourna et lança à la guerrière :

"Tu ne sauras jamais ce que ça fait."