Entraînement de Nuage de Coco (PV)

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Après le baptême de Nuage de Coco, Douce Caresse lui avait promis que l'entraînement commencerait le lendemain. Et justement, le jour d'après, elle se leva lourdement et se dirigea cherche son apprentie dans sa petite tanière. Là, la jeune chatte dormait profondément. La guerrière la réveilla gentiment, pas brusquement, et l'incita à se lever.
-Aller, Nuage de Coco. Lève-toi, je vais t'apprendre à chasser, dit la chatte noire.
Peu après que l'apprentie s'était levée, elle la guida au Grand Caillou, parfait endroit pour débuter l'entraînement. Même si ce n'était pas l'endroit le plus regorgeant de proies, c'était assez vaste et suffisamment grand pour chasser. Elle l'emmena dans un endroit à part, un peu plus loin que le sentier où déjà d'autres entraînement se déroulaient et s'assit, histoire de chercher l'odeur d'une proie. Le vent tourna, et cela lui amena l'odeur d'un écureuil. L'animal parfait pour un entraînement ! Elle expliqua à son apprentie :
-Avant toute chose, tu dois vérifier le sens du vent. Il doit être contre toi, pour que tu sente l'odeur de la proie sans que elle puisse te sentir.
Le vent était dans le bon sens, pour l'instant. Elle s'approcha et, bientôt, l'animal apparut dans son champ de vision. Elles s'aplatit comme une crêpe tout en expliquant :
-D'abord, tu te plaque contre le sol, si possible, dans de l'herbe ou quelque chose d'assez haut pour te cacher. Ensuite, tu avance doucement...
En même temps de parler, elle exécutait les mouvements que Nuage de Coco devra reproduire. Elle continua :
-Une fois que tu es assez près, tu saute !
Douce Caresse exécuta un grand saut et atterrit sur sa proie. Là, elle la maîtrisa et l'emprisonna entre ses pattes, pour finir par une morsure fatale dans le cou de l'écureuil.
-Tu vois, ce n'est pas compliqué. Il faut juste être vif et rapide, réagir avant la proie. Après, tu n'a qu'à lui sauter dessus, et, soit elle est sensible et elle meurt sous le coup, soit elle est un peu résistante comme celle-là et elle ne meurt que si tu la tue. Vas-y, réessaye avec cet écureuil.
La chatte désigna un autre écureuil qui descendait de l'arbre.

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Nuage de Coco était plongée dans son rêve aux couleurs criades; rouge, vert pomme, rose et jaune. Excusez-moi, j'ai oublié le orange. Des ombres floues se mouvaient dans des directions qu'elle ne perçevait pas. Lorsque Douce Caresse l'encouragea à se lever, l'apprentie ouvrit des yeux vitreux, non mécontente d'être épargnée de quelques minutes supplémentaires de ce spectacle dont le sens lui échappait. Il lui fallut plusieurs secondes afin de recouvrer celui de sa vie. Puis, touts ses souvenirs défilèrent dans son esprit; le baptême qui avait eu lieu la veille, son empressement d'apprendre et de se battre.
Ragaillardie par ces idées, elle se releva lestement, et s'ébroua rapidement. Elle ne tarda pas à sortir de la tannière où d'autres dormaient encore, prolongeant leur instant d'innocence, inconscients et faisant parfois des mouvements incertains, pris dans leurs songes. Après avoir balayé la tannière dont les reflets du soleil levant commençaient à éclairer les extrémités, Coco suivit docilement sa mentor, la révolte dans le sang, celui-ci ne faisant qu'un tour. Elle n'avait qu'un mot qui lui venait; enfin. Elle avait imaginé cet instant, où sortant du refuge des apprentis, elle se dirigerait, escortée de son mentor, vers la forêt en vue d'un apprentissage déterminatif pour sa vie future. Son existence ne se résumait qu'à tourmentes pour le moment, et l'opportunité d'un nouveau départ, de lui donner une raison de prouver sa loyauté l'emplissait d'une euphorie incontrôlable. Si elle n'avait pas songé à se maîtriser, sans doute aurait-elle laissé échapper un cri. Mais sa dignité la rappelait vite à l'ordre. Nuage de Coco n'avait plus de temps pour ces enfantillages. Son faciès jadis candide avait laissé place à une expression froide et impassible, si bien qu'aucun sentiment n'y était lisible.
Ses pattes effleuraient le sol gracieusement, ne redoutant pas le froid matinal qu'il s'installait dans le camp. Ses mouvements étaient si souples que l'on aurait pû penser qu'elle dansait. Peu de guerriers peuplaient la place centrale. Ainsi, il était aisé de les imaginer blottis, lovés contre leurs couchettes respectives.
Enfin les deux chattes finirent par franchir l'entrée. Dès lors, de nombreuses effluves parvinrent à l'apprentie, allant jusqu'à agresser son odorat. Elle trottina, veillant à ne pas se placer trop postérieusement à sa mentor. Elle lui vouait un immense respect, mais ne souhaitait pas pour autant en faire une amie. Nuage de Coco s'était promise à elle-même de ne pas être sotte une deuxième fois, en se permettant de laisser libre cours à son coeur d'aimer.
Le vent soulevait ses poils, brouillant par intermitences la vue imparable qu'elle avait du paysage qui défilait devant elle. Le statut de spectatrice lui plaisait, elle aurait été en mesure de rester ici, en entente totale avec la nature qui envahissait les bois.
Au bout de quelques instants, Douce Caresse et Coco atteignèrent un endroit où un immense rocher dominait l'ensemble du lieu. Peut-être était-elle censée connaître ce lieu, et pourtant il ne lui évoquait rien. Elle se tut néanmoins, craignant que sa question eût été prise pour une insolence de sa part. Sa mentor prit alors la parole, et sa voix s'éleva dans la forêt, tel un murmure doux. L'apprentie soupira; jamais elle n'atteindrait ce niveau de bienveillance. Les yeux verdoyants de Coco se rivèrent sur la guerrière, une lueur avide de savoir parcourant ses iris. Elle buvait chaque parole de la chatte, sans le laisser paraître.
La posture de Douce Caresse se modifia alors, et l'apprentie l'associa aussitôt à celle qu'elle se devait d'adopter pour chasser. Elle tenta de l'imiter, mais dû s'y prendre à plusieurs fois. Aouch. Ce n'était pas si simple. L'anxiété de l'échec innonda ses pensées, mais elle se reprit et, son ambition l'emportant, sa position finit par être à peu près équivalente de celle de sa mentor. Elle la regarda, son admiration mélangée à sa jalousie, achever sa proie facilement.
Puis, d'autres mots lui parvinrent, qui firent monter l'adrénaline dans son corps menu;

"[...]Vas-y, réessaye avec cet écureuil"

Nuage de Coco s'appliqua alors à se remémorrer le moindre des gestes et paroles de la guerrière quelques instants plus tôt, lors de sa démonstration. Une souplesse nouvelle l'aida à se poster telle une chasseuse. Bien sûr, elle savait que sa posture était loin de la perfection, mais elle s'obstina à continuer l'exercice. Elle s'avança à tatons, faisant le moins de bruit possible. C'était prévisible, mais elle en fit tout de même. A son grand soulagement, l'animal ne s'enfuit pas.
Lorsqu'elle ne fut qu'à quelques mètres de la proie convoitée, elle cessa tout mouvement, et son arrière train remua; elle se préparait à bondir. Lorsqu'enfin elle se décida à sauter sur l'écureuil, elle l'atteint de justesse et enfonça ses griffes le plus profond dans la peau de l'animal qu'elle pût. Même s'il se débattit zu début, il ne tarda pas à succomber lorsqu'elle le mordit de surcroît. Affichant un sourire non satisfait sur son visage, elle répondit:

- C'était pas terrible, heureusement qu'il était pas trop vif.

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- C'était pas terrible, heureusement qu'il était pas trop vif, déclara Nuage de Coco.
- Mais non ! ria la chatte noire. J'avoue que ce n'est pas tout à fait ce que j'aurai voulu, mais c'est tout de même un excellent début, pour une apprentie qui débute seulement ! Il faudra que tu t'entraîne.
Douce Caresse suivit alors la piste d'une proie qui semblait être, elle aussi, un jeune écureuil, encore vif mais inconscient du danger qui le guète en permanence. La chatte désigna celui-ci à son apprentie, signe qu'elle devait la tuée. Nuage de Coco refit la même chose qu'avant, quoiqu'un peu mieux. Ses gestes avaient étés plus souple et plus rapides qu'avant, ce qui lui a permis de directement s'améliorer.
- Tu vois, quand tu veux, dit son mentor en souriant. Ce n'est pas une question de compétence, mais de volonté. La plupart du temps, tu n'y arrive que si tu le veux et que si tu as des motivations.
Effectivement, c'était aussi une question de motivation. On ne fait jamais bien quelque chose que l'on fait à contre cœur. Douce Caresse fit un mouvement de la tête à son apprentie pour lui dire de la suivre, et l'emmena plus loi, à la limite du Grand Caillou. Vers là, c'était plutôt un endroit sombre, lugubre et un peu humide. Les branches dénudées des arbres cachaient le peu de lumière qui pouvait passé. Même si ce n'était pas charmant, c'était l'un des endroit les plus revigorants de proies toutes confondues, par dessus tout les souris. Pour Douce Caresse, c'était comme "l'étape supérieur".
- Tu dois savoir que les souris sont bien plus vives, rapides et attentives que les écureuils, déclara la chatte. Elles sont donc plus dur à attrapé. Mais, avant de les chasser sur le sol, tu les chassera quand elles dorment.
Ici, les rongeurs adoraient campé dans les creux des branches ou le tronc des arbres. C'est bien connu, tout ça ! D'abord, il fallait un exemple à son apprentie, si elle voulait comprendre quelque chose. La chatte écaille-de-torture se déplaça doucement vers un trou du tronc qui se trouvait en face d'elle. Toujours doucement, très doucement, elle souleva sa patte jusqu'à l'entrée du petit trou. Là, elle sortit ses griffes et tous allait très vite. Elle s'empressa de saisir une des nombreuses souris serrées dans le tronc et la sortit. Aussitôt à l'air libre, et avant même que celle-ci puisse se débattre, Douce Caresse la saisit dans sa gueule et serra fort, au point d'entendre craquer les os. Puis, elle déposa le corps inerte du rongeur au sol et expliqua :
- Tu dois te demander pourquoi je ne l'ai pas tué avec les griffes ? Simplement parce qu'avec les griffes, ta souris aura le temps de se débarrasser de ton emprise et elle sera très dure à rattraper, après. Il vaut mieux la tuée avec ton plus puissant muscle : la mâchoire.
Elle désigna ensuite le troncs à droite d'elle, regorger de grosses souris grassouillettes et surtout de souriceaux, particulièrement facile à attraper. Mieux vaut commencer par la première étape. La mentor attendit que son apprentie exécute les mouvements.

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{ Vraiment désolée pour ce retard :s }

Nuage de Coco lança un regard lourd de reproches à sa mentor. Pourquoi celle-ci tentait-elle de lui faire avoir des illusions? Non, elle le savait, elle n'avait pas réussi à chasser correctement. Elle s'était lamentablement affalée sur l'animal qu'elle pensait sourd pour sa naïveté et sa béatitude si proche de la mort qui le guettait. Elle feula, en proie à un mécontentement d'elle-même qui ébranla son corps anormalement musclé pour son âge. Comment ce jour, qu'elle avait imaginé de toutes les sortes, aussi improbables soient-elle, pouvait aussi mal débuter? Dans le froid du paysage, les oiseaux ne chantaient pas. Tout simplement parce qu'ils étaient pour la plupart partis, ou morts déjà. Les branches s'affaissaient sous le poids de la neige qui commençait à tomber, et leurs courbes crochues produisaient une impression morbide. Le silence régnait de surcroît, et chaque pas non contrôlé était perçevable lorsqu'on avait une ouïe aussi fine que les deux chattes.
Nuage de Coco avait la volonté. Elle médita les paroles de sa mentor. Elle souhaitait, non voulait, alors cela signifiait qu'elle pouvait? Un espoir emplit ses pensées, mais elle s'obstina à garder les pattes sur terres. Elle ne pouvait plus se permettre de rêver et de se croire invincible. Si elle l'avait été ne fusse qu'un jour, cet entraînement ne lui aurait été qu'inutile. Elle était vulnérable malgré la force qu'elle se donnait, et l'impassibilité que ses traits affichaient n'était qu'une parade, qui cachait la vérité aux yeux de tous. Son intérieur ne faisait que bouilloner, animé par un désir vindicatif. Elle vaincrait les failles qui faisaient qu'elle ne savait pas encore se défendre ni attaquer subtilement. Affichant son éternel rictus sur son faciès, elle suivit Douce Caresse en prenant soin de ne pas rompre le calme de la forêt, qui semblait appeler en aide aux individus. L'apprentie du Vent l'imagina à ses débuts, à tous les chats qui avaient foulé son sol, avaient enfoui leurs griffes dans sa terre dure et fraîche. Le sang avait du baigner sur certains espaces, et malgré cela, la Nature savait effacer les souvenirs, n'en laissant qu'un piètre aperçu pour les premiers venus. Du moins, ne conservait-elle pas ces pensées pour elle en apparence. Coco ne doutait pas que celle-ci possédait ses propres songes, et essayait d' éconduire tout individu trop curieux à la lisière, gardant ses peines pour elle.
Ce qui fascinait Coco, c'était l'omniprésence de la forêt malgré toutes ses blessures. Elle avait survécu, alors qu'elle n'avait pas dû rire tous les jours. L'apprentie s'identifia alors aux feuilles, qui se penchaient sous le poids des secrets trop lourds, sans pour autant se briser et laisser derrière elles ses congénères. Nuage de Coco savait ce qu'elle voulait; être cette branche, protectrice et battante. Sans doute qu'un jour elle succomberait, mais ce serait héroïquement, et non pour son seul égoïsme. Sa queue remuant librement dans l'humidité des lieux sur lesquels les deux chattes parvinrent peu à peu, laissant à l'endroit une toute autre apparence, elle sentit que la guerrière du Vent s'apprêtait à prendre la parole. Elle prêta son attention entière à son exemple, oubliant les bruits aux alentours, à savoir craquements et tombées de flocons. Douce Caresse lui indiqua qu'elles allaient à présent s'attaquer à des souris. Le chat et la souris, c'était bien connu. Un perpétuel jeu de traque. Aujourd'hui, elle allait en apprendre les règles et y participer à son tour. Son sourire narquois s'agrandit alors, à la simple idée de dépiecer un pauvre rongeur. Elle ne broncha pas, s'asseyant simplement sur le sol froid, alors que sa mentor se prépara à chasser également. Au moins, le clan aurait de quoi manger. Elles en étaient déjà à 3 écureuils. Qui dit plus? Cette question fit rire intérieurement Coco, surtout lorsqu'elle en imaginait les réponses. Elle ne se laissa pas distraire pour autant, et se concentra de nouveau sur l'attitude à adopter.
Lorsque la guerrière eut achevé son carnage au sein du corps mutilé de l'animal qui frisait l'embonpoint, elle réalisa que cette fois-ci, c'était son tour. Relevant la tête, excitée par ses crocs pénétrant dans la peau grasse du rongeur, elle s'avança à pas de loup, ne quittant plus le futur visiteur des Cieux, souriante. Elle y était déjà aux anges. Rien ne la rendait plus euphorique que la chasse pour l'instant. L'adrénaline la prenait, et tout son esprit coordonait avec application les mouvements qu'elle lui commandait. Soudainement, elle s'arrêta, et se replia de plus en plus sur elle, les oreilles à l'écoute d'un éventuel geste de l'animal. Son arrière-train ne fut plus qu'à quelques centimètres du sol; elle s'apprêtait à bondir. Le vent était dans le sens le plus adapté pour elle, et non pour le ridicule tas de poils qui se réprésentait devant elle, innocent et pitoyablement inconscient.
En trois secondes, l'animal était dans ses prises, et elle ne tarda pas à l'achever, ne prenant pas la peine de faire cela proprement. Le sang sur ses babines prouvait que la thèse de sa mentor était réelle.
Elle l'avait voulu , elle l'avait eu, ce souriceau.

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Nuage de Coco avait très bien exécuté les mouvements appropriés. Le souriceau n'avait même pas eu le temps de réaliser l'action que son esprit voguait déjà ailleurs et que son cœur ne battait plus.
L'Apprentie Gardes-Frontières avait du sang, étalé un peu partout sur les babines et sur les crocs. Douce Caresse repéra aussi quelque chose d'assez anormal : le sang de la petite souris était verdâtre, et coulait à flot du corps de rongeur. D'abord, elle ne comprit pas trop ce qu'il se passait. Puis, tout devint très clair : la souris était atteinte d'une maladie grave et le sang avait été entièrement infecté. Il était donc, déjà condamné à mourir, bien avant que les deux chattes ne débarquent. Elle dit calmement à Nuage de Coco :
-Certes, tu as tué la souris avec une perfection incroyable ! J'en suis impressionnée, vraiment. Mais, c'était un peu grossier... Et je te conseille vivement de recracher le sang de ce rongeur, il avait une grave maladie !
Aussitôt, son Apprentie cracha l'infection du sang, la bouche rendu verte à cause de la couleur du liquide. Dans l'obscurité, aucunes des deux chattes n'avait remarquer le sang bizarre du souriceau. Maintenant, il n'y avait plus qu'à espéré que Nuage de Coco ne l'a pas avalé... Pour se changer les idées, Douce Caresse lui proposa :
-Maintenant que tu as appris la chasse, tu va apprendre le combat. Et, chaque jours, on s'entraînera pour que tu sache tout bien faire. Jusqu'à ce que tu sois totalement prête.
La chatte Écaille-De-Tortue guida Coco dans un autre endroit, plus lumineux, afin de pouvoir mieux s'entraîner. Là, elle commença les explications avancées :
-Tout d'abord, attaque-moi. N'hésite pas, défoule-toi, imagine que je suis le pire ennemi que tu n'es jamais eu.

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