Déjà de nombreuses lunes que mon esprit était cloîtré dans la pouponnière, impossible de chassé et de combattre, impossible d'entraîner son apprenti, enfin bref sans compter que sur les chatons qu'elle attendait, seulement une pourrait rester au clan de la rivière. Coeur de cèdre était parti consolider quelques remparts naturelles, elle était donc seule, elle allait sombrer dans le sommeil quand des contractions violentes la pris, elle se rappela du plan qu'ils avaient élaborés avec Coeur de cèdre, pendant deux lunes les deux autres petits seraient emmenés ailleurs par Coeur de Cèdre et Fleur de Vanille les rejoindrais pour les allaiter, leur seul chaton restant ne devrait en aucun cas connaître l'existence des autres chaton ainsi que le clan entier. Fleur de vanille se contenait donc et fit bien attention de ne crier que le nom de son compagnon quand il passerait là, elle accomplissait donc le travail seule même si elle le redoutait, et ne fit pas intervenir la guérisseuse, elle sortit alors deux mâles et une femelle, le premier mâle était plutôt tigré, le second gris aux yeux bleus clair, et la femelle, blanche-beige aux yeux bleus.
Elle savait qu'elle garderais uniquement la femelle, elle réchauffa les petits et appela doucement son compagnon qui la rejoignis en quelques foulées, elle lui annonça la nouvelle et celui-ci était ravi, mais elle le rappela à la douce réalité,

Mon amour il est tant, il faut que je garde la petite et que je fasse croire au clan que les deux autres sont morts et que nous voulons célébrer leurs obsèques que tous les deux. Ils se nommeront Petit acacia et Petit Oiseau, emmène les loin dans un endroit sûr où je pourrais les nourrir. Je reste avec Petite Grenouille et je vais jouer la comédie....

[réponse de cedrou d'abord ]

Je suis né dans une ambiance de tristesse et de désespoir. J'inspirais pour la première fois de ma vie. L'air semblait sec et froid, comparé à la moiteur et la chaleur du ventre de maman. Maman... j'ai goûté son délicieux lait aux côtés de deux autres chatons, un autre comme moi, et un autre, différent, mais je ne sais pas pourquoi. Ma maman m'a passé un grand coup de langue sur ma nuque. Je ne la voyais pas, mais je sentais sa douce fourrure, et celle de mes compagnons. Je sentais aussi au-dessus de moi une présence forte, celle de mon père. Cette présence aurait été rassurante si l'air n'avait pas l'odeur de l'angoisse. Puis j’ai sentit des pics dans mon cou, et je me suis retrouvé en l’air, avec le chaton comme moi. On était collés, et nous étions dans une position inconfortable. Je n’ai pas miaulé, car ça n’aurait servi à rien. Alors j’ai attendu, jusqu’à ce qu’on nous pose sous un buisson. Je me suis endormi avec mon compagnon.

UP le clan et les petiots

D'abord, le noir. Total. Puis, soudain, après les ténèbres, la vie. Je glissais comme sur un toboggan et sortit du ventre de ma mère. Un vent très froid me giffla les moustaches. Je ne voyais rien, et, lorsque je tentais de parler, les mots mouraient dans ma gorge avant même que j'ai pu prononcer une syllabe. J'avais froid. Je me tortillais maladroitement sur la terre, quand une odeur familière vint me chatouiller le museau. Du lait.
Je rampais maladroitement en me guidant avec mon odorat, sentant que je me rapprochais de la source du lait, et soudain me retrouva pressée contre le ventre de ma mère. Je bus avidemment, mais je sentais que quelque chose n'allait pas.
Et puis, pourquoi étais-je seule?

Enfin repue, le sommeil me saisit. Toute somnolente, je titubais vers un endroit bien chaud où se reposer, quand je butais sur une petite forme chaude qui sentais le lait. Une odeur familière et rassurante. Je m'allongais, et baîllais, avant de poser ma tête sur elle. Sa fourrure était toute douce. Semblable à la mienne. Ca gigotais un peu. J'eus tôt fais de m'endormir, serrée contre ma soeur que j'avais reconnue. Je me demandais un instant où étaient passé les deux autres. Nous étions quatres dans le ventre de ma mère. Mais j'oubliais, et m'endormit comme une bienheureuse, le museau sur le dos de ma soeur.

Je ne réalisait qu'à ce moment que mon compagnon était mon frère, car il portait la même odeur que moi, celle de maman et celle de papa... mais notre odeurs avait un peu changé, on sentait l'humidité, et pleins d'odeurs étranges venaient me titillier les museau. J'étais conscient que ce n'était pas normal qu'on soit là, mon frère et moi. Je savais aussi que maman était triste, que je voulais la réconforter, mais je ne la voyais pas. En plus, je commençait à avoir faim. Je voulais du lait. Et j'avais froid. Je n'arrêtais pas de trembloter...
Et je la vit ! Elle trottait vers nous, elle ronronnait de bonheur...
Mais il y avait quelque chose dans ce ronronnement, un tintement de tristesse. J'ai miaulé un tout petit peu, pour la rassurer, pour lui dire que tout allait bien ! Mais je n'ai pas du comprendre. Elle nous a présenté ses mammelles. Je l'ai fixé avec mon regard. Puis, derrière mon frère, j'ai avancé, et j'ai commencé à téter. Puis mon grand frère s'est endormi. Contre le ventre de maman. Et moi aussi.