Lueur d'Occident avant quitté le clan de l'Onyx peu de temps avant. Après avoir fait un petit tour de vérification qu'il n'y avait pas de problème aux niveaux des frontières, elle chassa quelques grenouilles pour pouvoir les ramener plus tard au camp. Le clan de l'Onyx était désormais le sien officiellement. Aucun de ses guerriers ne se doutaient qu'avant son arrivée, elle n'était pas une solitaire mais bel et bien dans un autre clan. Une espionne, voilà ce qu'elle était. Son véritable clan était dans un autre endroit de la forêt. C’était un clan inconnu des quatre autres. Un clan parfait pour les anciens solitaires et les bannis. Un clan dirigeait par une personne qui n’était nulle autre que son compagnon Etoile du Bengale.

Alors qu’elle s’approchait de la frontière avec le clan de l’Emeraude, elle sentit l’odeur d’un membre de son clan, mais aussi celle d’un solitaire. Elle se dirigea donc vers l’endroit d’où provenait cette odeur. Il fallait qu’elle dégage celui-ci ou du moins qu’elle prévienne l’autre membre de son clan qu’il était peut-être en danger. Elle suivit l’odeur et il la menait en direction du grand marais. Un endroit qu’elle n’affectionnait pas particulièrement parce que le fait de se mouiller les pattes lui déplaisait très légèrement. C’est vrai que tous les chats adorent l’eau et elle fait partit de ceux là… l’humidité, elle détestait. Elle préférait les endroits secs à ceux humides et elle était tombée dans le clan de l’Onyx où il n’y avait pas vraiment de chaleur et de soleil mais plutôt beaucoup d’ombre, d’humidité et de noir. C’était ça de ne pas être bien exposé au soleil.

Mais plus elle s’approchait, plus elle avait l’impression que les deux chats étaient ensembles. Et elle tomba sur eux deux. Ils semblaient être en grande discussion. Que faisaient-ils ? Elle entra lentement dans la clairière sans faire de bruit mais sans se cacher. Après tout, elle était sur son territoire. « Que se passe-t-il ici ? Je savais pas qu’on pouvait organiser des réunions avec des solitaires sur nos terres. » Ce n’était pas dit de façon méchante mais avec une légère ironie. Après tout, son arrivée avait été très mal vue par beaucoup des membres de son clan alors elle ne comprenait pas pourquoi ça ne posait pas de problème qu’un solitaire soit sur leurs terres. Parce qu’il était évident qu’il était moins dangereux d’avoir un solitaire qui rentrait dans un clan et qui chassait pour lui, qu’un solitaire qui pouvait se balader librement sur les terres d’un clan.

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Lueur d’Occident se tenait au centre de cette clairière où se trouvaient également un chat de son clan et un solitaire qui semblait en pleine discussion. Elle avait fait une petite réflexion avec une pointe d’ironie bien placée sur le fait qu’il y ait un chat pas de leur clan sur leur territoire et ça ne sembla pas vraiment leur plaire, ni à l’un, ni à l’autre. Pourtant, c’était un juste retour de la médaille pour tous les chats qui ne l’avaient pas acceptée à son arrivée sous prétexte qu’elle était une solitaire. Si seulement ils savaient la vérité et ils en étaient tous bien loin. Elle était une espionne d’un autre clan, d’un clan dont personne ne connaissait l’existence et elle était très bien cachée au sien du clan de l’ombre, personne ne se doutant de son identité. Elle faisait comme s’il était son nouveau clan et c’était le cas, mais elle n’oubliait jamais sa mission.

« Il n'y a aucune réunion ici. Et cette chatte que tu vois là ne nous veut rien, et s'apprêtait à retourner chez elle. Autre chose ? » La réponse était donnée sur un ton très froid par le membre de son clan. Oui, il y avait autre chose mais elle n’avait pas vraiment envie d’en parler devant une étrangère, c’était interne à leur clan à tous les deux. La jolie chatte beige souffla en levant ses beaux yeux bleus au ciel à cette réponse. Il ne comprenait vraiment rien à l’ironie qu’elle avait pu mettre et qui lui était entièrement adressée. Et puis la voix de la solitaire se fit entendre. « Tu sais, il ne faut pas se fier aux apparences Minou ... » Comment osait-elle lui parlait sur ce ton ? Elle n’avait aucun droit surtout là où elle se trouvait. Les apparences, il n’y avait aucune apparence. Elle n’était d’aucun clan et n’avait donc rien à faire là, c’était tout aussi simple que ça. Alors pourquoi prenait-elle la mouche ? Et ‘Minou’ ? Jamais on ne l’avait appelé comme ça. Elle n’était pas un quelconque ‘minou’. D’abord elle était une fille et elle n’aurait pas du rajouter ça. Mais elle se contint parce qu’elle était en présence d’un membre de son clan qui était dans le clan de l’ombre depuis plus longtemps qu’elle et qu’il l’avait laissé partir sans rien dire.

Lorsque l’inconnu fouetta l’air devant elle de sa queue, elle eut vraiment beaucoup de mal à retenir sa colère envers ce solitaire qui se croyait un peu tout permis. Elle bouillonnait intérieurement mais fit de gros efforts pour empêcher cette colère d’exploser surtout que le chat qui venait de faire ça se trouvait désormais de l’autre coté de la frontière et qu’elle ne pouvait donc plus vraiment l’attaquer.

« Au revoir chats de clan ! » fut lancé de l’autre coté de la frontière. Déjà, il était poli c’était déjà ça. Lueur d’Occident retint le « Bon débarra ! » qui faillit franchir ses lèvres mais ne dit rien. Elle se tourna vers Griffe de Givre et lui lança sur un ton assez sec « Dis au revoir à ton ami. » Elle n’était pas vraiment en forme ce jour là, il fallait le dire, peut-être que son clan lui manquait trop. En tout cas, elle n’avait plus un très bon caractère. Et elle n’attendit pas que la solitaire soit partit pour légèrement accuser son camarade de clan. « Oui, il y avait bien autre chose. Ça m’étonne même que tu n’ais pas comprit. Tu n’es pourtant pas idiot. Je m’étonnais simplement que tu laisses rentrer tout simplement un étranger sur notre territoire sans rien dire alors que lorsque je suis arrivée dans le clan, couverte de sang suite à un combat avec des solitaires, plus de la moitié du clan ne voulait pas me soigner et était ensuite contre mon intégration dans ce clan. Alors, je te pose la question. Pourquoi dans ce cas, laisse-t-on rentrer les inconnus sans aucun soucis alors que l’on a aucune preuve qu’ils ne veulent pas faire de mal au clan ? Ne crois-tu pas que tout le monde devrait être traité de la même façon ? C’est sûr que le jour de mon arrivée, il fallait vraiment se méfier, dans mon état j’aurais pu tuer tout le monde dans le clan. » De l’ironie encore et toujours. Mais en même temps, la jeune chatte faisait comme si ça l’avait vraiment marqué. Elle avait en même temps les yeux aux bords des larmes, comme si elle ne comprenait pas et que ça l’avait touché d’avoir été considérée comme dangereuse et quasiment laissée pour morte au milieu de la place centrale avant que quelqu’un intervienne. Et puis on pouvait faire semblant à la perfection d'être triste et être en même temps assez sec et violent dans ses paroles, ce n'était pas très contradictoire. Elle ne savait pas si la solitaire était encore dans les parages et de toute façon, ça lui importait peu.

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Lueur d’Occident était énervée. Elle ne comprenait pas pourquoi tout le monde n’était pas traité de la même manière. C’est vrai, il faut se mettre d’accord au bout d’un moment. Et puis le chat qui se tenait devant elle n’avait pas l’air des plus sympathiques. Elle trouvait qu’il se prenait un peu pour quelqu’un de plus important. Il fallait voir là façon par laquelle il lui avait répondu alors qu’elle faisait juste une toute petite réflexion. Et puis, le pire c’est qu’il semblait ne pas directement comprendre lorsqu’elle lui parla de son arrivée. « Serais-tu jalouse ? » La chatte bouillait intérieurement. Elle avait envie de rire. Non mais, il était sérieux ? Et d’ailleurs, jalouse de qui ? De la solitaire ou de lui ? Parce que ça pouvait presque se poser comme question. Elle ne voyait pas pourquoi elle serait jalouse de lui, ni de la solitaire. Elle était bien plus que lui-même ne saurait jamais. Elle avait tout ce qu’elle pouvait rêver d’avoir sur cette terre. Un compagnon, un frère et un clan pour qui elle avait réellement une place et comptait. Pouvait-il en dire autant ? Elle n’en était pas si sûre. Elle allait répliquer lorsqu’il prit de nouveau la parole.

« Et je ne l'ai pas laissé "rentrer" dans le territoire, elle était juste à trois queue de souris de la frontière. Et ensuite, que ton intégration se soit mal passée n'est pas ma faute, et pas mon problème non plus. Peut-être devrais-tu te remettre en question, Toi, plutôt que de tout reprocher aux autres. Il n'y a qu'à voir la façon dont tu nous a abordé. Plutôt répulsif. » Quoi ? Non, mais elle rêvait. C’était du délire. Ce chat ne semblait rien comprendre du tout. Elle, se remettre en question ? Elle ne voyait même pas pourquoi elle devrait le faire. Elle n’avait rien à se reprocher dans son comportement excepté ce jour-là où elle n’aurait peut-être pas du ajouter un peu d’ironie qui devait être de trop pour le chat. « De un, je ne suis pas jalouse, je ne serais jamais jalouse, ni d’une solitaire qui traine sans clan et seule, ni même de toi et du fait que tu es bien intégré dans le clan. Et petit deux, elle était sur notre territoire, je ne suis pas débile et tu étais en train de te taper la discute avec elle, alors ok on peut faire ami ami, mais il ne faut pas non plus pousser. » Il aurait très bien pu la faire sortir de son territoire avant de discuter mais il ne semblait pas y avoir pensé. Elle ne comprenait plus pourquoi il lui avait répondu ça. Comment ne pouvait-il pas se rappeler de son arrivée ? Personne ne l’avait oublié dans le clan. « Et je crois que tu dois faire une petite erreur. Lors de mon arrivée dans le clan, je n’ai rien dit, rien fait qui aurait pu être interpréter contrairement à aujourd’hui où oui, j’ai fait une petite remarque d’un ton légèrement ironique et tu as pris la mouche. Mais je ne parle pas de mon intégration maintenant mais du jour où je suis arrivée dans le clan. J’étais à moitié évanouie en plein cœur de la place centrale, baignant dans mon sang et j’entendais les commentaires de tous les chats autour de moi qui ne voulaient même pas que je sois soignée. Alors oui, ça je l’ai mal pris. Heureusement qu’il y avait un chef et une guérisseuse. » Et voilà, comment remettre les pendules à l’heure en quelques phrases. « Alors, dis-moi ce que j’ai fait de si mal lors de mon arrivée, ou qui a pu te choquer ce jour-là bien que vu ta réaction, j’ai des doutes quant à ta présence à ce moment là, vu les idioties que tu viens de sortir. » Elle se tut. Il n’y avait rien à ajouter.

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