Fleur de Cannelle sortit de la pouponnière. C’était une belle journée de début d’hiver. Ses chatons commençaient à grandir et la vie était paisible. Mais elle avait un peu peur qu’ils prennent froid. Là, ils devaient être en train de s’amuser quelque part dans le camp, enfin, elle espérait que c’était dans le camp. Elle s’était endormie et à son retour, ses chatons avaient disparut. Elle partait donc à leur recherche.

Le vent frais ébouriffait son pelage couleur feu. Elle adorait la couleur de celui-ci. Il lui rappelait le feu qui brûlait dans la maison de ses maîtres lorsqu’elle était petite. Evidemment après, elle avait été abandonnée, mais elle se rappelait les bons moments passés au chaud près de cet endroit. Et puis, un de ses fils avaient hérité de sa belle couleur. Elle était si contente. Il était comme elle et sa sœur. C’était de famille. Une belle couleur, un beau pelage flamboyant.

« Les enfants ! Vous êtes où ? » Elle venait de les appelait. Il fallait dire qu’elle avait fini de faire un rapide tour du camp de l’émeraude sans les voir et elle commençait à s’inquiéter. D’accord, ils n’étaient plus tout petit et pouvaient sortir mais ils n’étaient pas non plus très vieux et ils pouvaient faire une mauvaise rencontre si ils sortaient du camp. D’ailleurs c’était interdit même si elle savait très bien qu’il arrivait toujours un moment où ils le faisaient. C’était normal, mais là, c’était quand même un peu tôt.

Que faisaient-ils encore ? Elle n’avait pas de réponse et la jeune mère commençait à vraiment paniquer. Elle savait bien qu’ils devaient jouer quelque part, que rien ne devait être en train de leur arriver mais elle ne pouvait s’empêcher d’imaginer le pire. C’était toujours ainsi pour les reines, surtout lorsque c’était leur première portée. Le pire, qu’est-ce que c’était ? Qu’ils soient sortis du camp, qu’ils se soient perdus, qu’ils aient ensuite fait une mauvaise rencontre, qu’ils soient donc blessés quelque part au milieu du territoire de l’émeraude sans que l’on sache où et même pire que tout que l’un d’entre eux ait été tué. Oui c’était ça le pire, mais elle devait être bien loin de la réalité. Ca ce n’était qu’un rêve, ou plutôt une idée, un cauchemar sur ce qui pouvait arriver mais qui n’arrivait heureusement que très, très rarement.

« Petit Faon, Petit Colibri, Petit Sapin ! Où êtes vous, venez ! » Elle se demandait si ce serait efficace mais bon. Et puis, s’ils n’arrivaient pas, elle irait les chercher sur le territoire un peu partout. Elle était garde frontière, elle connaissait celui-ci mieux que personne.