Trèfle des Prés planta ses crocs dans la maigre souris. Elle sentit le goût du sang et de la chair tendre dans sa gueule et les minuscules os craquer sous ses dents. Elle pris le temps de sentir tous les arômes du rongeur envahir ses papilles gustatives et mangea lentement. Quelques chatons vinrent la regarder un peu farouchement et elle les chassa d'un coup d’œil froid et menaçant. Son repas finit, la guerrière se leva et s'étira voluptueusement. Elle regarda machinalement autour d'elle et n'aperçut que des apprentis bruyants trottiner sans réel but dans le camp du vent. A quoi sert-il de marcher sans but, sans que cela ait aucune utilité ? La jeune chatte ne s'occupa guère plus des jeunots et sortit du camp. Cette atmosphère l’étouffait parfois. *Je vais passer mon après-midi à chasser.* nota t-elle intérieurement.
Trèfle des Prés passa l'entrée du camp et sentit immédiatement un vent fort et froid fouetter son pelage. L'hiver... surement la saison préférée de la guerrière tigrée. Ces étendus blancs, oh oui, blanc immaculés... c'était si beau, ce givre, cette neige, ce lac glacé...
Soudain elle entendit un bruit. Ah, c'était sa soeur. *Je croyais qu'elle devait aider à réparer la pouponnière aujourd'hui...* La guerrière tonna :

« Belle d'Opium, qu'est-ce que tu fais là ? »


[ J'suis trop dégoutée, j'avais fait un truc trop bien et quand j'ai voulu mettre les guillemets ça à tout annulé ;___; ]

Trèfle des Prés compris qu'elle avait dérangé sa sœur en pleine méditation, et pourtant, elle l'avait vu, c'était sur. La chatte noire lui répondit d'un ton provocateur. En temps normal, la rouquine lui aurait rétorqué qu'elle ne devait pas lui parler ainsi, et lui aurait surement donné une tape sur l'oreille. Elle ne voulait pas faire de mal à sa sœur, elle la saoulait, c'était juste ça. Liées comme les 5 doigts de la main, mais distantes comme l'huile et l'eau. Leur relation était extrêmement étrange. L’une était noire comme la nuit et l’autre rousse comme le soleil. Du coté de Trèfle des Prés, elle aimait sa sœur car il ne restait plus qu’elle dans sa famille, mais elle la détestait pour son caractère. Elle ne sortait jamais les griffes, mais la tension était telle qu’il suffirait d’un rien pour que les deux chattes se sautent dessus et se lacèrent le flanc. Mais aujourd’hui le climat semblait calme, bien qu’assez suspect. Avec toute l’hypocrisie du monde, la rouquine lui fit, en s’asseyant :

« Oh, tu chasses, je me suis inquiétée à ton sujet, plusieurs reines te cherchaient au camp, j’ai cru qu’il t’était arrivé malheur. Rentre au camp, veux-tu. »

La guerrière rousse se para d’un sourire très faux, avec une lueur des plus infâmes dans les yeux. Voyant que sa sœur ne bougeait pas, elle insista sur son ordre pour chercher encore plus la noise.

« Va, sœurette. » et, fronçant les sourcils et élargissant son sourire qui devenait moqueur, ajouta : « La forêt est dangereuse pour les guerriers inexpérimentés. »