Écaille d'Hippocampe sortit de son antre, il jeta un rapide coup d’œil autour de lui, le soleil brillait, les apprentis s'agitaient, les chatons jouaient devant la pouponnière, le parfait tableau du clan parfait. Pitoyable. Le pouvoir en place prônait cette image du clan comme les autres avec les anciens à leur place, dans la souche racontant les histoires d'antan, les chatons dormant tranquillement dans la pouponnière, las apprentis respectant leurs entraînements respectifs tous les jours à la même heure, les reines qui allaitent sagement leur progéniture et les guerriers respectant les patrouilles et le nombre de guerriers dans chacune d'elle; tout cela était faut. Tout ce que voyait le garde frontière en cet instant c'était des chatons désobéissants que les mères étaient obligées de rattraper hors de la pouponnière, des guerriers qui passaient plus de temps à parler qu'à chasser pour nourrir leur clan, un chef absorbé par autre chose ou toujours absent, des apprentis sans respect pour les horaires et encore moins pour leurs mentors, désolant.
Écaille d'Hippocampe devait être le seul à avoir sa réflexion personnelle sur la vie du clan de la rivière, personne ne le comprenait vraiment au fond mais si il venait à parler de ça en public on le prendrait surement pour un fou. Quand son regard fut attiré par une silhouette il mit un certain temps avant d'oser l'approcher : Passion de l'enfer, elle portait bien son nom, attirante comme pas possible, hautaine, mademoiselle "je sais tout", peu de chats lui parlait, ils la trouvait "bizarre", ce qui était compréhensible mais Hippo' repoussait sans cesse ses limites alors pourquoi ne pas essayer de tisser des liens avec la chatte la plus "bizarre" du clan ? Il décida une approche plutôt gentleman en lui apportant une souris, mais connaissant sa réputation il doutait qu'elle accepte sans broncher,

"Je n'aime pas les rongeurs je préfère les lapins", elle m'en faisait un beau de lapin tiens! Mais trop gentil que j'étais avec les femelles qu'est ce que je pouvais bien dire ? Elle se sentait tellement supérieure, elle avait un tempérament narcissique, je ne sais pas pourquoi je me bornais à essayer de lui parler vue que de toute évidence, elle ne m'accordait pas le moindre intérêt, la seule phrase "bien" que j'ai retenue c'était "Votre musculature est incroyablement développée", elle aurait pu dire aussi que j'étais musclé ça aurait produit le même effet. Toujours "rationnelle", elle ne pioche ses paroles que dans les faits, et les faits sont avérés par des preuves, combien de fois je l'avais entendue cette phrase aussi. Enfin bref je bouillonnais intérieurement, mais pourquoi je ne lui faisait pas ravaler sa langue de vipère ? je ne savais pas. C'est sûr à côté d'elle j'avais l'air stupide, un bêta, son QI faisait je ne sais combien, enfin je résumerais en disant qu'elle avait un gros cerveau capable de mémoriser beaucoup plus de choses que le miens. Je lui répondis simplement (non pas que je voulais l'impressionner, car j'aurais gaspillé mon énergie pour rien, mais parce que je ne savais pas quoi répondre d'autre),

-Non.

Ma voix claqua dans les airs comme un fouet, cet objet bipède, une branche noire, polie et lisse avec un long fil semblable a une queue de rat. Ce chat me regardait. Des yeux aux pigment de la couleur du fond de la mer. Et son pelage. Gris foncé, comme les abysse... C'était un beau spécimen. Tant mieux pour lui. Je devais avouer que je n'était pas mal non plus. J'était même belle. Magnifique. Magique. Exceptionnelle. Parfaite.
En effet, mon intelligence supérieure et mon physique de rêve devait être un avantage dans cette illusion futile qu'était l'amour. Car, oui,l'amour n'est qu'une illusion. Et le prétendu coup de foudre n'est pas réel. Ce chat n'était qu'un camarade de clan.

- «Je ne veut pas de ton lapin, de toute façon, je n'ai pas faim. Mais si tu veut me faire plaisir, vas-t'en. «

Ce matou qui me harcelais me déconcertais. N'abandonnais-t'il jamais ? Détournant mon regard du sien, je fixais sans broncher le clan s'activer. L'agitation que ces êtres pour de petite tâche futile tel que changer la litière des ancien ou autre me dépassais. Incroyable.


Vraiment nul, désoler ^^'

Écaille d'Hippocampe était abasourdi, ce "non" avait raisonnait comme un coup de tonnerre dans sa tête, lui qui voulait juste être gentil, elle finirait seule si elle continuait comme ça, il n’arrivait pas tellement à la cerner, elle prônait l'intelligence et les faits, certes il n'était pas super intelligent, mais ça lui suffisait à survivre dans la forêt. Il la regarda de haut en bas, oui elle était belle voir magnifique, sa robe, ses yeux, sa silhouette mais elle le savait, elle se sentait supérieure, le narcissisme devait être son mot préféré d'ailleurs. Il ne put plus se contenter de rien dire et subir, il se leva et fixa la chatte de ses yeux verts pénétrants, sa musculature visible sous son pelage gris foncé, il avait assez subit ses sarcasmes,

Ecaille d'Hippocampe n'en revenait pas, Passion de l'Enfer était vraiment la pire des garces quand elle s'y mettait...Il comprenait pourquoi elle n'avait pas vraiment d'amis, elle était exécrable avec tous ceux qui l'approchaient, mais encore plus avec les mâle, il devinait qu'une expérience traumatisante devait être à l'origine de ce renfermement, la femelle cherchait à se protéger mais surtout personne ne lui avait tenu tête jusqu'à maintenant,

"Non. Je ne partirais pas, parce que je n'en ai pas envie. Tu es une chatte très mytérieuse et je ne vois pas pourquoi tu te protèges ainsi, que t'es-t-il arrivé pour que tu sois aussi méprisante ? Je ne cherche qu'à t'aider, je ne pense pas un mot de ce que je t'ai dit, j'étais juste énervé contre toi et ton comportement ."

Elle était lieutenante du clan désormais, elle devait assumer des responsabilités, certes c'était assez dur mais elle avait le caractère pour y arriver, il lui manquerait toujours quelque chose, quelqu'un pour l'adoucir et supporter les étapes de la vie avec elle, un compagnon; Mais elle s'en protégeait, croyait-elle qu'elle finirait seule toute sa vie comme il l'avait laisser entendre sur le coup de la colère ?

Écaille d'Hippocampe était désespéré, il comprenait mieux pourquoi la lieutenante de son clan n'avait pas beaucoup d'amis, mais il ne renoncerait pas aussi facilement, malgré la haine qu'il nourrissait intérieurement pour elle à cet instant il ne pouvait refouler ses sentiments, elle était attirante, attrayante, belle et malgré sa langue de vipère, elle avait un bon fond, un évènement marquant avait du la changer du tout au tout. Il remarqua son dos légèrement voûté, sa posture avait pris un coup, moins droite, elle imposait moins de respect. Il s'approcha d'elle et la regarda dans les yeux, leur regard perçant chacun celui de l'autre, il avait déposé sa souris à Plume d'Obsidienne, et il était revenu aux côtés de Passion de l'Enfer, c'est là que leurs regard glacés étaient passés de l'un à l'autre avec cette tension sexuelle palpable dans les yeux de la lieutenante et du garde frontière, toujours son regard dans le sien il dit doucement mais d'un ton qu'il voulait imposant et n'essuyant aucun refus,

"Laisse moi t'aider jusqu'à notre destination au moins, je vois bien que tu es épuisée, tu travailles beaucoup trop dûr.