---Invité---Invité | Sujet: Partir, loin, à s'en brûler les ailes... (Libre) Ven 4 Fév - 20:03 | |
| I Symphonie Mélodieuse I
Pourquoi vivre ? Pourquoi mourir ? Tout ça n'a aucun sens... Mettre une patte devant l'autre... Marcher, loin, vers l'horizon, sans but précis ni raison... Juste pour le plaisir de voir la nature s'éveiller... Facile ? Pour vous, peut-être. Moi, je ne fais ceci que pour mon clan. Une respiration haletante, des brins d'herbe verte voletant sous ma course effrénée, un petit lapereau en tête, ignorant que je suis sa dernière ombre. Des crocs luisants se referment sur le petit corps frêle. Une dernière pulsation du coeur à présent à jamais endormi. Peut-être devrait-je faire comme lui. Mourir. Quelques secondes de souffrances en plus, et c'est fini. Bien plus simple que de subir la vie avec autant de difficulté que je vis la mienne. Pourquoi vivre pour mourir, on se le demande. Emprisonnée à jamais dans les chaînes de la dépression, chaque seconde m'est insupportable. J'enterre le lapereau au pied d'un arbre, puis m'assit, la queue enroulée autour de mes pattes, et scrute l'horizon, où commence à se lever le soleil. Le soupir que je pousse vous en dit bien plus qu'un long discours. Tous les jours, je songe à faire comme ma soeur avant moi, tôt, beaucoup trop tôt, comme me jeter d'une falaise ou dans un ravin, ou bien me livrer à un renard. Les choix sont multiples, certains plus rapides que d'autres. Tant pis ! La vie c'est la mort ! La mort c'est la vie ! Que choisir , seule ma destinée me le dira, mes pattes me guideront soit vers la lumière ou l'ombre. Mais au fond, quelle est la différence ? On vit, on meurt, on souffre... pour finir ignoré de tous et dans l'ombre. Retomber sur ses pattes, se relever, réessayer et tomber à nouveau, c'est le cycle infernal de la vie.
Je me relève sur mes pattes, et reprends la chasse, entendant le joyeux entonnement hivernal des dernier rossignols. Innocents, naïfs et inconscients du danger qui les entourent, moi. Je marche, loin, vers l'horizon brûlant où le soleil incandescent me fixe de son regard de braise. "Petit poisson deviendra grand, Pourvu que dieu lui prête vie. Mais le lâcher en attendant, Je tient pour moi que c'est folie." |
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