Patte de Miel s'était encore une fois, enfuie de la pouponnière.¨Patte de Désir l'en avait empêché mais elle était quand même partie. Elle espérait juste qu'il ne le dirait pas à Maman quand elle se réveillerait. Elle voulait juste LE revoir. Son prince charmant, son sauveur, son ... amoureux ! Car oui, la petite était tombée sous le charme du prince mystérieux. Et elle espérait bien le revoir à tout prix. Mais cette peste de Nuage de Ciel n'avait pas voulu lui dire de quel clan il était. Comme elle était petite, elle ne savait toujours pas reconnaitre les odeurs des différents clans. Mais elle retrouverait ce guerrier bizarre coûte que coûte ! Bien sûr, elle ne savait pas où elle allait et elle s'était perdue. Maintenant, elle était dans des gigantesques champs. Super aventure ! Plus loin, elle vit un mulot qui grignotait une graine. Chouette ! De la chasse ! La petite adorait ça malgré qu'elle n'avait jamais réussi à attrapper quoi que ce soit. Elle leva très haut son arrière-train et marcha comme un petit clown. Bien sûr, le rongeur eut le temps de s'enfuir avant qu'elle ne lui saute dessus. La petite s'assit et soupira. Elle aimerait tellement devenir apprentie maintenant ! Elle était assez prête ! Elle savait, marcher et parler comme il faut. Bon, le sens de l'orientation ce n'était toujours pas ça, mais ça viendrait sûrement avec le temps ! Lasse d'attendre, elle cria :

- Mon prince ! Mon sauveur ! Où es-tu ?

Pourquoi ne répondait-il pas ? Elle voulait le retrouver et lui dire à quel point elle l'aimait ! Et surtout apprendre à mieux le connaître. Et peut-être qu'il l'aimerait elle aussi ! Ce serait merveilleux ! Le prince sauveur et la petite princesse. Un bruit la fit sortir de sa rêverie. Quelqu'un approchait ! Un ennemi, un ami ou bien son prince ? En tout cas, elle n'avait même pas peur !

Serre de Rapace fixa la chatonne. Enfin, il la regardait sans vraiment la voir. Ses yeux ne pouvait se concentrer. Il était vide, son propre fantôme. Il se dit alors qu'il voyait un chaton du Clan de l'Ombre perdu dans les champs.

°Ils sont tous tarés, dans ce clan. Celle-la a déjà faillit se faire bouffer par un renard... Et maintenant elle vient me voir ! Je préfèrerais de loin me faire tuer par le renard que par un gros taré.°

Puis alors, elle lui dit, des étoiles dans les yeux :

"Mon prince, réveille-toi ! Je suis Patte de Miel ! Tu m'as sauvée, tu te souviens ? J'étais avec Nuage de Ciel et Patte Obscure !"

Ca, il s'en souvenait. Il se rapellait l'avoir vue dans l'arbre. Mais la simple évocation du nom de Nuage de Ciel le rendit plus mort que jamais. Il se dit alors que rien ne pouvait lui arriver de pire. Et bien si :

"Je te cherchais car je voulais te remercier. Et aussi pour te dire que je t'aime. Et en amour, pas en amitié ! Et toi, tu m'aimes ?"

Il la fixa. Il ne l'aimais pas. Il n'aimait pas les chatons. Il commencait d'ailleurs à les détester. Il retroussa les babines : il allait le lui dire bien clairement, afin qu'elle n'ai pas de faux espoirs.

Il hérissa sa fourrure, retroussa les crocs, prit les yeux les plus effrayant possibles... Il hurla alors, de toute la force de son corps :

"Je hais tout ceux qui m'aiment ! Je n'aime qu'une seule personne ! Si elle ne m'aime pas, je ne pourrais jamais m'en remettre. Et elle ne m'aime pas."

Il faillit lui hurler de s'en aller, mais il se souvint de la phrase du code du guerrier qui disait :"ne jamais négliger un chaton blessé ou en danger, même s'il est d'un autre clan."

Il allait devoir ramener Patte de Miel à la frontière. Sinon il ne serais plus qu'un traître. Un chat errant, sans le pouvoir des ancêtres.

°Qu'il en soit ainsi, Clan des Etoiles. Que ta volonté soit faite.°

Il prit Patte de Miel par la peau du coup et l'entraîna avec lui vers la frontière. Elle ne semblais pas très heureuse de son sort.

Il laissa couler une larme, qui ruissela en plein sur la tête de la chatonne.

Serre de Rapace se retourna et avisa la chatonne. Il se hérissa encore et lui hurla :

"T'as d'la chance que je respecte encore le code du guerrier ! Tu sais pas ce que c'est hein ? T'es tellement idiote que tu quitte ton camp ! Grosse erreur..."

Il se plaqua au sol et avanca, menaçant, vers Patte de Miel. Il entrouvrit la gueule et la referma tout doucement sur la peau de son cou. Cette fois, il tint prise. Il allait la ramener devant son camps. Si elle repartait, c'était son problème : il la sauverais deux fois, pas trois.
Il se releva, la chatonne dans la gueule. Les longues griffes du matou étaient bien sorties, tellement il était en colère.
Il se mit alors en route, puis il se souvint de la question de la chatonne. Qui était celle qu'il aimait ? Après tout, elle avait le droit de savoir.
Il la déposa tout doucement par terre, et s'assit en face d'elle.

"J'aime Nuage de Ciel."

Le guerrier se retourna, visiblement fâché. Elle avait juste besoin d'une réponse, qui il aimait. Peut-être que Patte de Miel la connaissait, et elle lui dirait tous ses défauts pour qu'il change d'avis ! Elle ricana intérieurement. Sa allait être facile, et en plus il l'aimerait après. N'est-ce pas génial ? Avant qu'elle puise mettre au point de nouveaux plans machiavéliques, le guerrier hérissa ses poils, et tout le tralala ... Sa faisait la deuxième fois, elle commençait à s'habituer ! Il lui cracha :

- T'as d'la chance que je respecte encore le code du guerrier ! Tu sais pas ce que c'est hein ? T'es tellement idiote que tu quittes ton camp ! Grosse erreur ...

Le code du guerrier ? Ah oui, ces règles que tout chat de clan doit apprendre. Sa mère, Feuille d'Automne, ainsi que son père, Pyramide du Sphinx, leur faisaient réciter une à une chaque règle de ce maudit code ! Son frère et sa soeur se débrouillaient assez bien, mais elle, c'était une catastrophe ! Elle n'arrivait même pas à retenir UNE SEULE règle ! De toute façon, elle avait encore le temps d'apprendre ce règlement. Elle n'avait même pas encore une lune ! Enfin bref, le guerrier la reprit, encore une fois, par la peau du cou et la ramena à la frontière. Patte de Miel commençait à en avoir marre. De toute façon, elle le suivrait ! Elle voulait savoir qui était son amoureuse et comment il s'appelait. Sans ça, elle ne partirait pas ! Il posa doucement la chatonne sur le sol et s'assit en face d'elle. Là, il lui dit :

- J'aime Nuage de Ciel.

Patte de Miel faillit s'étouffer ! Elle ! Elle n'avait même pas dit à Feuille d'Automne qu'il était intervenu pendant leur sauvetage ! Comment pouvait-il l'aimer ? Ah là, elle pouvait en dire des défauts sur cette Nuage de Ciel ! Même plein s'il le fallait. Alors, elle déballa à toute vitesse :

- Nuage de Ciel est une véritable imbécile ! Elle ne sait même pas chasser correctement et c'est une menteuse ! Tu sais ce qu'elle a fait ? Elle a raconté à ma maman, Feuille d'Automne, que elle nous avait sauvées ! Et elle a même pas parlé de toi ! Tu te rends compte ? Et là, tu l'aimes encore Nuage de Ciel ? Crois-moi, elle ne vaut rien. Tu ferais mieux de l'oublier et de m'aimer ! Moi, je t'aime et toi aussi, donc ... Ce sera super !

Elle sourit et regarda son prince, ses yeux ambrés pétillants comme de la lave en fusion ... Il était obligé de l'aimer, maintenant ! Son plan avait marché à merveille. Il allait la croire et l'aimer. Mais il restait une question. Patte de Miel lui demanda :

- Et dis, tu t'appelles comment ?

La chatonne le regarda dans les yeux, il semblait un peu moins triste que tout à l'heure.

Alors Nuage de Ciel ne l'avait pas mentioné ? Elle n'était peut-être pas si idiote, finalement... Raah, mais pourquoi lui ? Pourquoi Serre de Rapace, fier guerrier de Vent, serait-il la proie de tout ça ?
Il regarda la chatonne. Il crut voir dans ses yeux la même étincelle que celle d'Oreille de Jais lorsqu'elle mentionnait Blood...
Le chat gris et blanc poussa un long soupir et lança :

"J'm'appelle Serre de Rapace."

Malicieux, il sorti grand ses griffes recourbées et les plaça juste devant la chatonne. Il émit un rire glacial.

"Et ça, c'est mes armes de combat... Que je fait rencontrer à mes ennemis..."

Il reprit la chatonne entre ses crocs et repartis, le pas lourd. Une fois arrivés à la frontière, il lui dit :

"Maintenant, tu rentre. J'ai pas le droit d'aller plus loin. Le code du guerrier est maintenant tout ce qui me reste."