Solitude, solitude… [PV : Cœur de Panthère]

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Solitude, solitude...
Ou se renfermé dans son silence est un choix difficile.

Seule, comme a son habitude, errant sans but dans l’infini néant de son inconscience. Des images, les unes plus horribles que les autres, repassaient devant ses yeux, réveillant la lame du couteau qui se plantait dans son cœur, réveillant les souvenirs douloureux, réveillant les larmes de tristesses et de colères. Du coin des ses yeux verts impassible perlaient de fines gouttelettes transparentes, s’écrasant au sol sans un bruit. Aucun signe sur son visage indiqué un quelconque sentiment, comme toujours. Mélancolie Funeste les gardant pour elle, enfermés à double tour dans son cœur, inviolable. Elle ne laissait rien paraître à personne, elle m’en voyait pas l’utilité, pour la chatte tricolore, personne ne devait connaître les sentiments d’un autre, cela ne le regardait pas, mais peu étaient de son avis et elle n’en avait que faire.

Le chemin caillouteux qui menait à la plaine était mouillé de la rosée matinale, le jour venait à peine de se lever. Le ciel était gris clair, remplit de nuages cotonneux qui cachaient le soleil brûlant. Les arbres ne bougeait pas, immobiles à chaque bruit, à chaque mouvement. Leurs feuilles vertes, elles, dansaient à chaque souffle du vent.
Mélancolie Funeste marchait délicatement le long de l’allée. Son léger pelage blanc, roux et noir était parsemé de taches de boue marron; il avait plus cette nuit. Ses oreilles étaient rabattus sur sa tête, luttant pour un vent pourtant doux. Ses yeux étaient d’un océan vert uni où des gouttes cristallines venaient troublé le calme de l’onde. Sa respiration était rapide, épuisée par la tristesse.
Arrivée en haut de la plaine, la chatte se coucha et ferma les yeux. Elle aurait pu rester ici une éternité si personne n’était venue déranger sa rêverie…

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Cœur de Panthère se glissait tel une ombre, aux travers des arbres, gigantesques et imposants seigneurs de la forêt. Son pelage noir se fondait avec les noirceurs de cet environnement. Ses yeux ambrés examinaient les alentours, à la rechercher de quelconque intrus qui piètinerai sur les terres du Clan de l'Ombre, puissante et respectée tribu.

Elle continuait sa chasse quand elle tomba sur une de ses congénères : Mélancolie Funeste. Une chatte calicot au regard toujours inexpressif.
Beaucoup l'épiait du coin de l'œil de la même manière que si elle avait été une traîtresse ou qu'elle ait subi une malformation. Pourtant, il n'était le cas pour ni l'un ni l'autre.
Mélancolie Funeste était jolie et avait une grande loyauté envers son Clan. Cœur de Panthère se fichait pas mal de son mutisme et de cette froideur... ne l'était pas elle aussi ? Tant que cette chatte se battrait pour le Clan de l'Ombre et y était loyale, tout aller bien.

La féline noire s'approcha de Mélancolie Funeste et lui lança doucement :

- Bonjour Mélancolie Funeste...

Elle la salua d'un signe de la tête avant de s'allonger en face d'elle, les pattes repliées sous son mince ventre noir. Elle lança ses yeux en amande ver le ciel nuageux avant de les faire retomber sur la chatte tricolore. Son regard ... inexpressif comme toujours mais on croirai que la chatte souffrait... beaucoup. Cœur de Panthère en était certaine, elle cachait une tristesse profonde, inimaginable. Cependant, elle ne lui posa jamais de questions, préférant laisser tranquille la jeune guerrière. Si un jour son histoire devra se révéler, se sera de la bouche de Mélancolie Funeste qu'elle sortira et pas autrement.

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Une ombre se faufila près d’elle. Elle sentait le Clan de l’Ombre, et la chatte calico n’eut donc pas a s’inquiéter. Elle ouvrit doucement les yeux et regarda la chatte couleur ébène. Elle était un peu comme Mélancolie Funeste, solitaire, mystérieuse. Mais ce n’est pas pour ça que la guerrière aux yeux verts l’apprécier plus que les autres.

- Bonjour Mélancolie Funeste...

L’interpellée hocha la tête. La jolie chatte noire se coucha en face de Mélancolie Funeste, elle regarda le ciel quelques instants puis la chatte en face d’elle.
Mélancolie Funeste, elle, ne regardait rien, pas même Cœur de Panthère, elle était comme invisible. Elle ne pleurait plus, mais une unique larme roula sur sa joue, pour finir sa course sur la petite patte noire et blanche. Elle ne voulait pas que la jeune guerrière en face d’elle se doute de quoi que se soit, mais cette larme lui avait échappé. Elle était en colère contre elle-même, contre ce sentiment qui l’envahissait sans cesse et qu’elle n’avait pu empêcher de se matérialiser sur son dur mais a la fois doux visage. Elle tourna la tête de mécontentement, fuyant le regard ambrée de l’autre guerrière.

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L

* Se sentir solidaire n'empêche pas de rester solitaire ... *

- La tristesse n'est jamais ni noble, ni belle, ni utile... et la colère n'a pas de force, c'est un colosse dont les genoux chancellent et qui se blesse lui-même encore plus que les autres.

- Je te dis ça non parce que je te critique mais par conseil. Tu enfouis un chagrin si profond et une haine si puissante en toi, tout au fond de toi, dans ton cœur... Tu es comme prisonnière, prisonnière de tous ces sentiments fort et destructeurs... mais as-tu déjà essayé de t'en délivrer ?

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Mélancolie Funeste écoutait sans un mot Cœur de Panthère. Que savait-elle d’elle ? Rien, justement, comme tout le monde. Elle ne savait pas pourquoi elle se renferma dans son mutisme, pourquoi son cœur était fermé. Mais elle semblait vouloir l’aider.

- Je te dis ça non parce que je te critique mais par conseil. Tu enfouis un chagrin si profond et une haine si puissante en toi, tout au fond de toi, dans ton cœur... Tu es comme prisonnière, prisonnière de tous ces sentiments fort et destructeurs... mais as-tu déjà essayé de t'en délivrer?

La chatte tricolore écouta toujours la belle féline noire. Son regard vert se posa sur Cœur de Panthère, et elle ouvrit la bouche, geste rare chez elle.

- Je ne veux pas m’en délivrer. Ma vie est comme ça, et elle ne changera pas! Mon chagrin et ma haine font ma force, sans eux, je m’écroulerai, je ne serai plus celle que je suis maintenant.

Ces mots étaient de glace, froid et dur. Mais elle était persuadée d’avoir raison, peut-être se trompée t-elle, mais elle s’en fichait. Elle avait toujours été comme ça.
Mélancolie Funeste se perdit à nouveaux dans ses pensées, ses tristes pensées, qu’elle aimait étrangement.

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- Peut être que si tu en parlais à quelqu'un de la cause de cette haine et de ce chagrin, tu pourrais te relever et non t'écrouler. Je ne te demande pas de me le dire à moi forcément mais à quelqu'un avec qui tu te sens bien, juste bien, ou avec un ami, ou même un chat avec qui tu as plus ou moins de l'affection.

- Réfléchi à ce que je t'ai dis, le monde n'est pas que noirceur et cruauté. Je ne sais pas ce qui te perturbe mais... j'espère pour toi qu'un jour ça s'arrangera. Si jamais tu as besoin d'aide ou de quelqu'un , je suis là.

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