Le chat avait l'air d'être dans un état second. Ou alors, c'était la vitesse habituel à laquelle il allait. En tout cas, il tourna la tête vers moi si lentement que ça me parut durée une éternité. Me sentant fixer, ce qui était normal après tout, je détourna la regard. Habituellement, être regardé de la sorte ne me gênait pas. Mais là, c'était différent. J'avais trouvé le chat bizarre des la première approche. Il devait avoir une bonne dizaine de lune de moins que moi et pourtant, il était aussi grand qu'un guerrier. Enfaite non, ce n'était pas vraiment ça qui faisait que je le trouvais étrange. Enfaite, c'était ses yeux. Je n'en n'avais jamais vu de semblable, de si beau. On ne pouvait même pas les décrire avec de simple mots.

Le chat s'assit alors. Moi, je me contenta de rapporter mon attention sur lui et de le fixer à mon tours. Le silence devint pensant, l'atmosphère lourde. Aucun de nous deux ne voulait prendre la parole. J'allais lui proposer mon aide lorsqu'il me devança.

Pas doué pour traverser ? Je l'avais remarquée. L'estimation de son âge descendit un peu plus bas quand je remarqua qu'il appelait sa mère "ma maman". A présent, je lui donnait dix lunes, tout au plus. Je resta silencieuse alors qu'il se présentait. Il se nommait Nuage Brumeux. Un nom plutôt beau pour un chat qui l'était encore plus.

Je lui adressa un petit sourire, qu'il ne vu certainement pas car il avait commencer à retiré les cailloux de sa plaie. A chaque fois qu'il en saisissait un, je grimaçais, comme si c'était moi qui ressentait la douleur à sa place. Plus il en enlevait, plus les cailloux qui restaient étaient petits. J'avais remarquée aussi qu'il me regardait souvent, surement pour voir ce que j'allais faire.

Au bout d'un moment, toujours passé dans le silence, je lâcha un soupir. Je n'en pouvais plus de voir ce chat retiré les cailloux de sa plaie ainsi. Il n'avait pas du se prendre autant de projectiles sur le ventre que moi. C'était peut-être pour cela que je trouvais qu'il s'y prenait mal. Je me releva et m'approcha de lui, sans un mot. Ce n'est que lorsque je fus à côté de lui que je décida qu'il était temps que je me présente :

-Mélodie Sylvestre.

C'était court comme présentation, mais cela lui donnait toute les informations qu'il devait connaitre à mon sujet. Là, je me mis à fixer la blessure, d'où ruisselait plusieurs filets de sang. Posant ma patte contre sa joue, je la poussa en dehors de mon champ de vision histoire de voir un peu mieux la plaie. Ce n'était pas bien joli ... Posant la même patte contre son ventre, un peu à côté de la plaie, je pris appui dessus.

-Laisse moi faire.

Sur ce, j'approcha mon visage de la blessure et saisit délicatement un caillou entre mes crocs. Après tant d'année à se soigner toute seule, j'étais devenue une professionnel en matière de retirage de caillou. Le serrant bien pour ne pas le lâcher quand je l'enlèverais, je tira un grand coup dessus. Bien que l'on puisse trouver ma méthode un peu barbare, elle marchait à la perfection. Je jeta un coup d'œil au visage de Nuage Brumeux, pour bien m'assurer qu'il n'avait rien sentit. Chose faite, je recommença ma manœuvre jusqu'à qu'il n'y ai plus de caillou dans la plaie.

En ville, nous trouvions des toiles d'araignées un peu partout. Elles permettaient d'arrêter les saignements. Lâchant le chat, je me mis à arpenter les alentours, dans l'espoir d'en trouver. Cible repérée à midi ! Je m'élança vers elle, laissant le chat. Lorsque je revins, c'était sur trois patte. La quatrième était tendue, pour ne pas toucher le sol. Dessus était enroulée une toile d'araignée que je venais de dénicher entre un arbre et un buisson. Arrivée de nouveau vers le chat, j'entrepris de l'étaler sur la plaie.

Tout en continuant de panser la plaie, je jeta un regard interrogateur a l'apprenti. Je n'avais pas parfaitement saisi le sens de sa phrase, même pas du tout. En tout cas, il avait l'air d'être un grand philosophe ... Des chats très perturbés, qui se croyaient souvent incompris et très seul. J’haussa les épaules, comme pour lui répondre. Si il avait envie de me dire tout ça, libre à lui. Personnellement, je m’en fichait un peu. C’était la première fois, et surement même la dernière, que nous nous voyions.

Je recula de deux pas, pour voir mon travail. J’afficha un sourire en voyant que j’avais fais du bon travail. Je revins tout de même tapoter tout autours de la plaie pour être sûre que la toile d’araignée n’allait pas partir des qu’il commencerait à courir, si il était assez fou pour le faire.

Je tourna quand même la tête lorsqu'il me remercia de lui avoir apporter mon aide. C'était normal après tout, je n'allais pas laisser un pauvre petit chat blessé tout seul à porter de main des bipèdes. Enfin, c'est ce qu'on pouvait lire sur mon visage. Au fond, je savais qu'il était un peu plus qu'un chaton de six ou sept lunes. Je lui adressa un petit sourire comme seule réponse à ses paroles.

Enfin, je fis un petit tours autours de Nuage Brumeux pour venir m'asseoir devant lui. Je le fixa quelques secondes, me demandant ce que j'allais dire. La seule chose positive avec lui, c'est que j'étais complètement décontracté. Je n'avais pas besoin d'être méfiante. Si Nuage Brumeux n'était pas très doué, il ne devait pas être insouciant au point d'attaquer un chat aillant le triple de son âge.

-Tu as besoin d'aide pour rentrer ?

Blessé, il devenait une proie facile pour les renards et les blaireaux. Et, si il rencontrait d'autres chats d'un autre clan, il en était fini de lui. Je me rappela qu'il ne m'avait pas dit a quel clan il appartenait. Je n'étais pas dans la forêt depuis très longtemps et je ne savais pas encore reconnaitre les odeurs de clan. Je toussota donc avant de demander :

-Tu es de quel clan ?

Nuage Brumeux refusa mon aide, il pensait pouvoir s'en sortir. Je lui adressa un sourire amusé. Il était courageux pour son jeune âge. Il m'apprit par la suite qu'il venait du clan du Tonnerre. Je n'avais encore jamais rencontré de guerrier de ce clan. Moi qui n'aimait pas beaucoup les chats aillant moins de quinze lunes, je devais bien avouer que Nuage Brumeux ne me laissait pas indifférente. Il était très mature pour son jeune âge, si on exceptait le fait qu'il appelle toujours sa mère "maman".

L'apprenti se leva, me regarda une dernière fois et commença à s'éloigner. Je le suivis du regard, satisfaite de mon travail. Le chat ne boitait presque pas et la toile d'araignée semblait bien vouloir resté en place. Il me salua même, assez gaiment. Moi aussi, j'espérais le revoir. Après tout, c'était le premier chat avec qui je pensais pouvoir m'entendre. Je lui fis un signe de tête, pour le saluer à mon tours, avant qu'il n'ai fini de parler. Enfaite, il avait laisser sa phrase en suspension et repris aussitôt. Je baissa la tête, un sourire sur les babines. Sauver des inconnus, j'allais peut-être en faire mon métier.

Lorsque je releva la tête, Nuage Brumeux me souriait. Enfin, il recommença à marcher vers, ce que je pensais, être les terres de son clan. Je le regarda partir, encore amusée d'avoir rencontré un tel chat.

Des qu'il fut partit, je me releva. Qu'es ce que j'allais bien faire maintenant ? Les terres de l'Ombre ... Depuis que j'étais arrivée, je n'y étais jamais allée. C'était lâche de ma part de refusée de m'y aventurer. Je tourna la tête pour fixer l'autre côté de la chaussée. Il fallait que je traverse me chemin du Tonnerre ... Un dernier sourire se dessina sur mon visage alors que je m'élançais sur la voie ...